Sénégal : Des mesures annoncées pour l’exploitation du gaz

Bassirou Diomaye Faye (DR)

En avril dernier, le Sénégal franchissait une étape historique avec le départ de la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié issu du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). Ce moment, symbolisant l’entrée du pays dans le cercle des exportateurs de GNL, n’était pas seulement un exploit technique. Il a ouvert un nouveau chapitre dans la gestion des ressources naturelles, où la priorité n’est plus seulement de produire, mais aussi de répartir équitablement les bénéfices. Cette perspective semble guider la nouvelle série d’annonces faites par le président Bassirou Diomaye Faye, qui a mis en avant des engagements forts pour que le gaz contribue directement à améliorer la vie quotidienne des Sénégalais.

Un gaz pour les Sénégalais d’abord

Le président a réaffirmé que l’accès à une énergie plus abordable ne devait pas être un slogan, mais une conséquence directe de l’exploitation gazière. Pour cela, une part significative — entre 20 et 25 % — de la production sera réservée au marché intérieur. Ce choix vise à alimenter durablement les centrales électriques, avec pour objectif une réduction maîtrisée du coût de l’énergie. La centrale de Gandou, future pièce maîtresse du dispositif énergétique national, sera reliée au gisement grâce à un nouveau tronçon du réseau gazier dont le contrat de construction vient d’être signé.

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Mais au-delà des infrastructures, c’est un nouveau rapport à la souveraineté énergétique qui se dessine. L’État veut s’assurer que les besoins nationaux ne soient jamais relégués derrière les intérêts d’exportation, aussi lucratifs soient-ils. Cette position tranche avec les approches passées où la manne extractive profitait bien souvent davantage aux partenaires étrangers qu’aux populations locales.

Une ambition économique enracinée dans le territoire

L’exploitation du gaz ne doit pas uniquement enrichir les caisses publiques ou permettre des économies sur les factures d’électricité. Elle doit aussi créer de l’emploi, structurer des filières industrielles et encourager l’émergence d’une expertise locale. Le président Diomaye Faye a insisté sur la priorité donnée aux entreprises sénégalaises et mauritaniennes pour l’attribution des marchés liés au gaz, ainsi que sur l’intégration des travailleurs locaux dans toutes les étapes du projet. L’objectif est clair : que le gaz serve aussi à former, à qualifier et à stabiliser des compétences sur place, et non à multiplier les contrats sans lendemain pour des firmes étrangères.

En mettant l’accent sur le transfert de savoir-faire et la valorisation des ressources humaines, les autorités cherchent à éviter l’écueil classique de l’exploitation extractive : des richesses souterraines qui ne profitent qu’à une minorité. Le gaz devient ainsi un levier pour renforcer l’économie nationale à travers un tissu d’acteurs enracinés dans le territoire.

Le Sénégal se trouve à un tournant. Les choix faits aujourd’hui détermineront si le gaz devient un accélérateur de développement ou un simple produit d’exportation de plus. La nouvelle ère énergétique ne se joue donc pas seulement en mer ou dans les centrales, mais aussi dans les décisions politiques, les partenariats économiques et la capacité collective à traduire les ressources en progrès concret.

Une réponse

  1. Avatar de ยูฟ่าเบท
    ยูฟ่าเบท

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