Le Sénégal entame une nouvelle phase de son ambition énergétique. La SENELEC, société nationale d’électricité, engage une bascule décisive vers l’exploitation du gaz naturel domestique, mettant progressivement fin à l’usage du fuel lourd dans ses centrales. Ce virage, au cœur de la stratégie “Gas to Power”, nécessite quelques ajustements temporaires : des interruptions de service sont prévues du 13 au 19 mai, chaque nuit de 20 h à 2 h. Une contrainte ponctuelle que les autorités présentent comme le prix à payer pour un changement technologique majeur. À Dakar, ces coupures sont très inégalement réparties : certains quartiers y échappent totalement, tandis que d’autres constatent des arrêts brefs ou localisés. Cette gestion ciblée témoigne d’une volonté d’amortir l’impact sur les usagers, tout en garantissant une transition sécurisée vers le gaz.
Un pari sur l’autonomie énergétique
Depuis que les premières réserves de gaz offshore ont été confirmées, le Sénégal accélère la mutation de son système énergétique. L’exploitation du gaz produit localement représente un levier économique et stratégique. En réduisant la dépendance aux hydrocarbures importés, le pays cherche à stabiliser ses coûts de production, améliorer l’accès à l’énergie pour les populations, et renforcer la souveraineté de son réseau. Selon les autorités, cette nouvelle étape doit aussi permettre une montée en puissance des infrastructures électriques, avec une production plus propre et plus stable. Le “Gas to Power” n’est pas qu’une option technique : c’est un outil de transformation du modèle énergétique, qui aspire à conjuguer durabilité, fiabilité et inclusion.
Un passage délicat, mais porteur d’espoir
Comme tout changement structurel, cette conversion ne va pas sans désagréments. Les coupures nocturnes rappellent que la modernisation a un coût immédiat, surtout pour les ménages et les petites entreprises dépendant d’une alimentation continue. Pourtant, au-delà de l’inconfort passager, se dessine un avenir plus prometteur pour la distribution d’électricité au Sénégal. Moins polluant, le gaz naturel offre aussi un meilleur rendement énergétique que les produits pétroliers jusque-là utilisés. Pour une capitale qui connaît encore des inégalités marquées en matière d’accès et de qualité de service, cette évolution représente un tournant.



