Au lendemain du déclenchement de la guerre en Ukraine, une série de mesures économiques a tenté d’enfermer la Russie dans un isolement stratégique. Parmi les secteurs ciblés, celui de l’aviation a subi une offensive directe : suspension des livraisons d’appareils, gel des contrats de maintenance, et embargo sur les pièces détachées. L’objectif était clair — clouer au sol les avions russes. Trois ans plus tard, la flotte continue de voler. Derrière cette résilience se cache un système d’approvisionnement détourné, conçu loin des projecteurs et révélateur de la capacité du Kremlin à retourner les contraintes à son avantage.
Un maillage commercial inattendu
Privée de ses fournisseurs habituels, la Russie a déployé des circuits parallèles en s’appuyant sur un large éventail de partenaires étrangers. Des cargaisons entières de pièces essentielles ont afflué de pays qui, sans forcément afficher une hostilité aux sanctions, ont choisi de poursuivre leur coopération commerciale. Un travail d’enquête mené par le média finlandais Yle a révélé que, de février 2022 à septembre 2024, plus de 4 000 envois contenant des composants aéronautiques variés ont été livrés à la Russie.
Parmi les fournisseurs les plus actifs figurent des entreprises installées en Chine, et plus étonnamment au Gabon. En tout, plus de 360 entités ont été identifiées comme actrices de cette chaîne logistique parallèle. Certaines pièces, comme les moteurs, les équipements de cabine ou les modules radar, ont transité via plusieurs relais avant d’atteindre le territoire russe. La valeur totale de ces importations approche le milliard d’euros — un chiffre qui montre l’ampleur du dispositif et sa sophistication.
Résister sans visibilité
Face à la rupture brutale imposée par les grands avionneurs occidentaux, les compagnies russes ont d’abord dû improviser. Les premiers mois ont été marqués par la débrouille. Mais rapidement, ce système fragile a été structuré, avec l’émergence de filières d’approvisionnement continues, bien que non officielles.
Des entreprises locales ont été mobilisées pour stocker, distribuer et parfois adapter les pièces importées. Si ce système ne garantit pas la même fiabilité que les chaînes classiques, il a permis d’éviter une mise à l’arrêt complète de la flotte. Le défi technique demeure, mais la continuité des vols commerciaux, malgré les restrictions, témoigne d’un effort logistique considérable.
Une leçon de contournement
Le cas de l’aviation russe souligne à quel point les sanctions peuvent produire des effets ambigus. Là où l’on attendait un effondrement, c’est un réseau de contournement sophistiqué qui s’est développé, souvent dans l’indifférence générale. Ce réseau ne repose pas uniquement sur les grandes puissances rivales de l’Occident, mais mobilise aussi des partenaires discrets, parfois inattendus, qui tirent profit d’un commerce devenu politiquement sensible.
Derrière ce pied de nez logistique se cache un signal clair : même isolée, la Russie peut faire appel à un monde qui ne se résume pas à l’Europe ou à l’Amérique du Nord. Et dans un ciel devenu champ de bataille géopolitique, chaque pièce détachée acheminée devient un acte de défiance stratégique.




1. ces sanctions sont illégales
2. ces sanctions sont aisément contournées par les Russes
3. ces santions ont renforcé et dynamisé l’économie russe
4. ces santions ont plombé les économies européennes
Conclusion, les sanctions, c’est pour les c.o.n.s !
Plus sérieusement, ces sanctions sont des mesures de rétorsions bêtes et contre-productives, à l’image des imbéciles qui y croient