Depuis sa création, le groupe des BRICS s’appuie sur la présence active de puissances émergentes prêtes à peser sur l’ordre mondial. Parmi elles, la Russie occupe une place stratégique, tant par son poids géopolitique que par sa volonté affichée de contester l’hégémonie occidentale. Pourtant, à l’approche du sommet prévu les 6 et 7 juillet à Rio de Janeiro, un des piliers du groupe brillera par son absence physique : Vladimir Poutine ne fera pas le déplacement au Brésil. À la place, il prendra part aux discussions par liaison vidéo, tandis que son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, occupera le siège russe dans les salles de réunion.
Un déplacement risqué à l’étranger
L’annonce a été faite par le conseiller Iouri Ouchakov ce mercredi. En effet, le président russe fait l’objet de sanctions de la Cour pénale internationale, ce qui complique tout déplacement vers un pays signataire du traité ayant institué cette juridiction. Officiellement, Moscou évoque des complications. En réalité, le spectre d’une arrestation, même symbolique ou peu probable, reste suffisamment sensible pour écarter l’option d’une présence sur le sol brésilien.
Cette méthode lui permet de maintenir un rôle actif dans les discussions tout en esquivant les conséquences d’un mandat qui limite drastiquement ses marges de manœuvre sur la scène internationale.
Le Kremlin privilégie la continuité diplomatique
Confier la présence physique à Sergueï Lavrov permet à la Russie de ne pas laisser sa chaise vide, tout en évitant l’escalade diplomatique qu’une venue de Poutine aurait pu provoquer. Lavrov est un visage familier des grands sommets, rompu aux négociations à haut niveau, et suffisamment aguerri pour porter les orientations du Kremlin dans un format aussi stratégique que celui des BRICS.
Ce choix tactique reflète une volonté de ne pas céder de terrain dans les alliances internationales. Même à distance, Moscou entend faire entendre sa voix, défendre ses intérêts et continuer à jouer un rôle moteur dans les réformes financières et politiques évoquées au sein du groupe. Pour le Brésil, qui accueille le sommet, la solution permet d’éviter un dilemme juridique et diplomatique tout en assurant le bon déroulement des travaux.
Alors que les BRICS cherchent à élargir leur influence sur les affaires mondiales, l’absence physique de Poutine rappelle les tensions qui traversent les relations internationales. Mais elle souligne aussi la capacité des grandes puissances à adapter leur stratégie pour rester dans la course, même lorsqu’elles doivent manœuvrer sous la contrainte.
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