Elon Musk : Trump met à exécution une de ses menaces

Donald Trump
Photo : DR

Il fut un temps où Elon Musk et Donald Trump semblaient avancer côte à côte vers une ambition partagée : transformer l’État fédéral en une machine plus agile et plus économe. Peu avant les élections de 2024, leurs échanges sont devenus plus que cordiaux. Musk, séduit par le discours du candidat républicain, lui apporta un soutien public et financier, tandis que Trump lui offrait une vitrine politique inédite : la direction d’un tout nouveau département dédié à la rationalisation de l’administration. À peine Trump installé à la Maison Blanche, le patron de SpaceX fut nommé coordinateur spécial pour superviser cette entité. Une position qu’il ne conserva que brièvement, quittant son poste au bout de quelques mois, officiellement pour des raisons réglementaires. Mais derrière ce départ discret, les premiers signes de discorde se faisaient sentir. Musk, de plus en plus critique à l’égard de certaines orientations budgétaires, finit par heurter frontalement l’exécutif. Les échanges virulents sur les réseaux sociaux scellèrent une rupture nette, bien loin de l’harmonie initiale.

Un tournant offensif : l’arme des marchés publics

Ce désaccord personnel a récemment pris une tournure bien plus institutionnelle. Début juin, un ordre venu du bureau présidentiel a exigé un réexamen complet des engagements conclus entre les agences fédérales et SpaceX, la société fondée par Musk. L’enjeu financier est colossal : des dizaines de milliards de dollars engagés soit environ 22 milliards de dollars, dans des projets technologiques cruciaux, notamment en matière de sécurité spatiale et de défense avancée. Parmi les programmes concernés figure un système de protection orbitale développé pour contrer les menaces balistiques « Golden Dome ». Cette initiative repose en partie sur les capacités logistiques et technologiques de SpaceX, notamment en matière de lancement et de déploiement d’infrastructures orbitales.

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En lançant cette procédure d’audit, Trump ne se contente pas d’un avertissement symbolique. Il pose un acte concret qui pourrait fragiliser la position de SpaceX au sein de l’appareil d’État. Plusieurs responsables militaires et scientifiques s’inquiètent déjà des répercussions possibles : retards dans les missions, perte de continuité technologique, incertitudes pour les partenaires internationaux. Le message est clair : l’exécutif actuel n’entend plus faire de distinction entre conflits politiques et stratégies industrielles. En ciblant Musk, c’est tout un pan de la coopération entre innovation privée et commandement public qui est mis sous pression.

Conséquences en cascade

Ce bras de fer entre les deux hommes pourrait faire école. En montrant qu’un désaccord peut se traduire par une réévaluation brutale des contrats étatiques, Trump renforce une logique de représailles dans la gestion des marchés publics. Cette dynamique inquiète les observateurs économiques, qui redoutent une forme d’instabilité contractuelle et juridique. Modifier unilatéralement des accords conclus sur plusieurs années pourrait exposer l’État à des contentieux coûteux, sans compter la perte de fiabilité perçue par d’autres partenaires industriels.

Derrière cette confrontation se dessine un dilemme plus large : jusqu’où peut-on politiser la commande publique sans affecter la performance stratégique d’un pays ? Musk, bien qu’écarté du cercle présidentiel, reste à la tête d’un groupe incontournable dans le domaine spatial et militaire. Le pousser en marge du système revient à affaiblir une pièce maîtresse de l’arsenal technologique américain.

Alors que les États-Unis cherchent à maintenir leur suprématie technologique dans un contexte géopolitique tendu, ce conflit personnel transformé en action administrative pourrait faire peser une lourde incertitude sur des programmes critiques. Une querelle de pouvoir qui risque, au final, de faire vaciller bien plus que des relations personnelles.

2 réponses

  1. Avatar de Jean-Marie Everaert
    Jean-Marie Everaert

    C’est clair que les vols spatiaux vont doubler le budget militaire et de la NASA, avec ULA et Blue Origin dont les prix et délais vont exploser et dont la fiabilité et la technologie est très largement soit dépassée ou non rentable. Programme spatial loin derrière la Chine, le Japon et l’Inde, et l’ESA.
    Bien entendu, la Chine va se réjouir de cette imbécilité d’un président inepte en tout point de vue, traître à son pays, de connivence avec le dictateur expansionniste russe putin, agresseur de l’Ukraine, entre autres. Quand les Américains se décideront ils à destituer et enfermer cet usurpateur pistonné par le mafieux putin et ses sbires?

    1. Avatar de Nicolehero
      Nicolehero

      SpaceX à 15 ans d’avance sur la Chine, l’ESA, le Japon, la Russie vous devriez au moins vous renseigner. C’est aussi pour cela que SpaceX a fait + de lancement en 2024 que la somme des lancements fait par les agences concurrentes internationales. Grace à SpaceX la NASA économise environ 400 millions de dollars par vol. Avant SpaceX un astronaute coutait 1 milliard de dollars à la Nasa… ou plutot aux contribuables américain, avec SpaceX on est à moins de 70 millions de dollars et ce chiffre devrait encore baisser dans les années à venir.
      Quand à l’Ukraine, ses dirigeants sont tous millionnaires grâce aux détournements des fonds soit disant pour financer la guerre qu’ils ont initié en ne respectant pas les accords de Minsk avec la Russie.
      Donc longue vie aux Etats-Unis, à Israel et à Putine…… par contre les américains devraient virer Trump…car pas assez efficace.

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