L’hydrogène vert est de plus en plus reconnu comme une solution essentielle face aux défis énergétiques mondiaux, notamment pour réduire les émissions liées au changement climatique. Ce vecteur énergétique, produit grâce à l’électricité issue de sources renouvelables, promet de transformer les systèmes énergétiques actuels. Lors de la douzième édition des journées scientifiques et techniques de Sonatrach à Oran, ce jeudi 26 juin, Sofiane Dekkiche, directeur de l’Exploration au ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a mis en avant les progrès réalisés et les projets ambitieux visant à développer cette filière innovante, soulignant le rôle stratégique que l’Algérie souhaite jouer dans ce domaine.
L’Algérie mise sur une production massive et compétitive
Avec une enveloppe de près de 25 milliards de dollars consacrée à cette transition énergétique, l’Algérie projette de construire une infrastructure capable de produire un volume d’hydrogène vert équivalant à un million de tonnes par an d’ici 2040. Ce programme repose sur un fort potentiel renouvelable, notamment solaire et éolien, qui permettra d’alimenter la production d’hydrogène sans émissions polluantes. L’objectif n’est pas seulement de répondre à la demande locale, mais également de développer une capacité d’exportation significative, en tirant parti des installations industrielles et des réseaux énergétiques existants.
Les initiatives en cours au sein du groupe national Sonatrach témoignent d’une volonté de maîtriser toutes les étapes du cycle de l’hydrogène vert, depuis sa fabrication jusqu’à sa distribution. Selon le directeur des Energies renouvelables du groupe Sonatrach, Billel Kelache, des projets phares seront déployés pour développer un savoir-faire technique approfondi, qui servira de base à une montée en puissance progressive, et à une intégration réussie de cette nouvelle énergie dans le tissu économique.
Une base technique et logistique robuste
Le Maghreb, et plus particulièrement l’Algérie, bénéficie d’atouts majeurs pour concrétiser ces ambitions. Outre ses vastes espaces ensoleillés et ses vents réguliers, le pays dispose d’un parc industriel expérimenté ainsi que d’un réseau d’infrastructures énergétiques déjà bien développé. Ces éléments constituent des fondations solides pour soutenir le déploiement à grande échelle de l’hydrogène vert, et garantir une production compétitive sur le marché international.
La stratégie énergétique engagée vise à positionner l’Algérie comme un fournisseur de référence pour les pays européens et d’autres régions, en utilisant ses capacités portuaires et ses gazoducs adaptés, ce qui facilitera le transport de cette nouvelle ressource énergétique.
Vers une impulsion régionale et économique
Le développement accéléré de l’hydrogène vert en Algérie pourrait également stimuler une dynamique régionale. En offrant un exemple concret de transition énergétique, le pays encourage ses voisins à s’investir dans des technologies propres et innovantes, créant ainsi un espace de coopération énergétique à l’échelle du Maghreb. Cette démarche répond non seulement aux impératifs environnementaux, mais ouvre aussi des perspectives économiques en diversifiant les revenus issus du secteur énergétique.
En planifiant un tel investissement massif, l’Algérie affirme sa volonté de s’adapter aux évolutions globales du secteur et de tirer profit des transformations technologiques. Cette orientation stratégique pourrait faire basculer la région vers une nouvelle ère énergétique, fondée sur la durabilité, la compétitivité et l’intégration régionale.
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