À une époque où le digital révolutionne tous les aspects de la vie économique et sociale, posséder une solide maîtrise des technologies numériques devient un enjeu majeur pour le développement d’un pays. Qu’il s’agisse d’améliorer l’efficacité des services publics, d’optimiser les entreprises ou d’innover dans l’éducation et la santé, les compétences numériques sont désormais indispensables pour progresser. Pourtant, dans cette course mondiale à la digitalisation, certains pays peinent à suivre, comme c’est le cas du Maroc.
Des compétences numériques insuffisantes face aux exigences actuelles
D’après un classement établi par la plateforme d’apprentissage en ligne Coursera, qui a étudié les profils de millions d’utilisateurs répartis dans plus d’une centaine de pays, le Maroc accuse un retard important dans l’acquisition de savoir-faire numériques. Seulement 26 % des participants marocains maîtrisent les notions liées à la science des données, tandis que 39 % ont des connaissances en technologies de l’information. En ce qui concerne le business digital, environ 31 % disposent des compétences requises. Ces taux sont nettement inférieurs à ceux des pays leaders, où ces indicateurs avoisinent souvent la quasi-totalité des apprenants.
En parallèle, le Maroc se situe au 71ᵉ rang dans le classement global des capacités numériques, tandis que son niveau d’intégration des technologies d’IA, secteur devenu aujourd’hui crucial, le place au 80ᵉ rang. Ces positions montrent les difficultés rencontrées par le pays pour intégrer pleinement ces technologies avancées, indispensables pour encourager l’innovation et accroître sa compétitivité.
Un intérêt réel freiné par des obstacles structurels
Malgré un engouement certain pour les formations en ligne, les initiatives individuelles rencontrent des freins qui limitent leur impact global. L’accès aux infrastructures éducatives numériques reste inégal, et les programmes proposés ne sont pas toujours adaptés aux besoins actuels des entreprises ou aux standards internationaux. De plus, le manque de coordination entre les institutions publiques, les acteurs privés et le secteur éducatif complique la montée en compétences collective.
Ce déficit se traduit par un manque de personnels qualifiés capables de conduire la transformation digitale. Cette situation ralentit l’adoption des nouvelles technologies et empêche une exploitation optimale des données, réduisant ainsi les chances du pays de s’intégrer pleinement dans les économies numériques mondiales.
Des enjeux cruciaux pour l’avenir économique
Le retard dans le développement des compétences digitales pourrait peser lourdement sur le futur économique du Maroc. Alors que la technologie occupe une place essentielle dans la génération d’emplois et la croissance économique, ne pas combler ce retard expose le pays à une dépendance accrue vis-à-vis des puissances numériques. Cela risque aussi d’entraîner une stagnation de l’innovation et de limiter l’attractivité du pays pour les investissements.
Pour inverser cette tendance, il est indispensable de déployer des efforts concertés : réformer l’éducation pour intégrer davantage le numérique, renforcer les infrastructures, et soutenir les entreprises dans leur transition technologique. L’enjeu est d’importance, car le temps presse. Celui qui tarde à se préparer aux défis numériques risque de s’enfoncer durablement dans le retard.
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