Sénégal : avancée diplomatique avec la Guinée Bissau pour les acteurs de la mer

Petite côte - Sénégal

La signature, ce 17 juin, d’un protocole d’application rénové entre le Sénégal et la Guinée-Bissau marque une nouvelle ère pour les pêcheurs artisanaux sénégalais. Désormais, ces derniers pourront accéder aux zones maritimes de la Guinée-Bissau dans un cadre juridique clairement défini. Ce texte sécurise non seulement leur activité, mais jette également les bases d’une gestion coordonnée et durable des ressources halieutiques entre les deux États.

Cette évolution n’est pas anodine : elle survient moins d’un mois après la visite historique de Bassirou Diomaye Faye à Bissau, une première depuis l’indépendance de la Guinée-Bissau. À cette occasion, plusieurs accords de coopération avaient été conclus, posant les jalons d’une relation bilatérale renouvelée et plus pragmatique. La mer, ressource convoitée mais fragile, s’est imposée comme un terrain prioritaire de cette nouvelle dynamique.

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Un cadre stabilisé pour une pêche artisanale fragilisée

Jusqu’ici, de nombreux pêcheurs sénégalais naviguaient en eaux bissau-guinéennes dans une incertitude juridique parfois lourde de conséquences : amendes, arrestations, ou saisies d’équipements. Le nouveau protocole vise à mettre fin à ces situations floues en reconnaissant leur droit d’accès sous conditions claires. Il prévoit également des mécanismes de surveillance et de coordination qui permettront de limiter les pratiques illégales tout en protégeant les écosystèmes marins.

Ce geste fort de Bissau s’inscrit dans une volonté plus large de redynamisation de sa coopération avec Dakar. Dans un contexte de surexploitation croissante des ressources maritimes et de tensions entre acteurs industriels et artisans, l’instauration de règles communes représente une bouffée d’air pour les communautés de pêche de la Petite-Côte ou de la Casamance, souvent en première ligne face aux aléas économiques et climatiques.

Une diplomatie au service des réalités locales

La coopération entre les deux pays ne se limite plus aux déclarations symboliques. En plaçant la gestion de la mer au cœur de leur partenariat, le Sénégal et la Guinée-Bissau affirment une vision qui lie diplomatie et réalités socio-économiques. Les accords passés en mai lors du déplacement du président Diomaye Faye avaient déjà mis l’accent sur les échanges humains, la culture, la sécurité et la mobilité. Ce protocole de pêche en constitue le prolongement opérationnel.

Dans un contexte régional marqué par la pression sur les ressources naturelles et les défis migratoires, cette entente sur le secteur halieutique illustre un choix stratégique : construire des coopérations concrètes, au plus près des besoins des populations. Reste désormais à suivre de près sa mise en œuvre, pour qu’à travers ce partenariat marin, ce soient bien les pêcheurs eux-mêmes qui retrouvent confiance et stabilité.

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