Sénégal : Clap de fin de la conférence « La CEDEAO à 50 ans : Changer ou périr »

Photo: DR

À la veille de la 67e session des chefs d’État prévue à Abuja, les projecteurs se sont d’abord braqués sur une conférence de haut niveau qui a réuni experts, décideurs politiques, universitaires et membres de la société civile pour réfléchir sur le devenir de la CEDEAO. L’événement, organisé dans la capitale sénéglaise, a été marqué par des discussions nourries sur les fractures internes de l’organisation, les défis auxquels elle fait face et les perspectives qu’elle devrait désormais embrasser.

Réformer ou stagner : la CEDEAO à la croisée des chemins

Cinquante ans après sa création, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest est confrontée à un moment critique. Si son rôle a été déterminant dans certaines avancées régionales, ses limites sont aujourd’hui pointées du doigt, en particulier sur les plans sécuritaire, économique et institutionnel. La conférence a ainsi été l’occasion de pointer la nécessité d’un changement structurel, voire culturel, pour faire de l’organisation un acteur plus crédible aux yeux des populations.

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Dans ce sens, les intervenants ont appelé à une refonte de son mode de gouvernance, avec la mise en place de mécanismes d’évaluation réguliers et transparents. Plusieurs ont insisté sur le fait que les décisions de la CEDEAO doivent désormais répondre aux urgences concrètes vécues dans les quartiers et les villages de la sous-région, et non plus se contenter de discours protocolaires.

Donner voix à la jeunesse et visibilité à l’action

Parmi les propositions fortes, figure la volonté d’impliquer plus activement les jeunes dans les dynamiques d’intégration. Les Clubs CEDEAO, qui existent dans de nombreux établissements scolaires et universitaires, pourraient devenir des catalyseurs d’une conscience citoyenne régionale, à condition d’être mieux accompagnés. Ce renouvellement générationnel est vu comme essentiel pour insuffler de nouvelles idées et reconnecter l’organisation avec une frange démographique souvent ignorée des cercles décisionnels.

Par ailleurs, une meilleure stratégie de communication a été recommandée. Loin de se limiter à des campagnes institutionnelles, il s’agirait de faire connaître les réformes, les obstacles rencontrés et les réussites enregistrées de manière accessible et engageante. L’objectif est simple : faire en sorte que chaque citoyen ouest-africain comprenne ce que la CEDEAO change, ou non, dans son quotidien.

Un tournant symbolique avant la conférence des chefs d’État

La tenue de cette conférence juste avant le sommet des chefs d’État, auquel participe le président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ne relève pas du hasard. Elle ouvre la voie à des discussions politiques de fond et pose les bases d’un dialogue renouvelé entre gouvernants et gouvernés. Plusieurs recommandations issues de ces échanges devraient être versées dans le rapport final qui sera soumis lors de la rencontre au sommet.

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Au terme des travaux, un sentiment de responsabilité collective semble s’être imposé. Les participants n’ont pas simplement dressé un bilan, ils ont formulé des engagements. L’idée désormais est de faire de cette conférence un marqueur, non d’un anniversaire commémoratif, mais d’un virage vers une CEDEAO qui serait moins institutionnelle et plus humaine, moins rigide et plus proche, moins technocratique et davantage citoyenne.

Une réponse

  1. Avatar de ObaOlogoun
    ObaOlogoun

    Puisque les peuples de l’Afrique de l’Ouest sont géographiquement inamovibles et sont appelés à vivre dans l’entente, et dans la solidarité ancestrale, il faut à la place de la CEDEAO maintenant une autre organisation. Celle-ci aura un seul projet, celui de la réalisation de l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest dans le respect strict de la souveraineté des États et débarrassée de toute ingérence politique et influence des puissances étrangères. L’accent doit être mis sur l’intérêt des populations et la culture du bon voisinage des États de la région. La dénomination CEDEAO (pestiférée) doit être bannie et changée par une autre. Cette nouvelle organisation doit pouvoir compter sur les propres moyens des États de la région avec des projets modestes pour ne pas devoir dépendre des aides et de contributions extérieures qui sont souvent accompagnées des ingérences majeures dans les affaires internes de la communauté. Il s’agira d’une organisation qui va s’ouvrir à la confédération des États de l’AES pour travailler étroitement avec cette alliance. Il sera possible à chaque État de l’Afrique de l’Ouest d’appartenir à chacune des deux organisations. L’avenir du fonctionnement de ces deux organisations avec la performance et l’expérience acquises décideront si les deux organisations puissent se fondre un jour en une seule. En attendant, il est loisible de tester et de rechercher celle qui promet mieux la paix, la prospérité et surtout le progrès économique aux populations de l’Afrique de l’Ouest. La CEDEAO avec les velléités fâcheuses que l’on sait doit être rangée dans l’histoire pour une aube nouvelle de l’intégration des États de l’Afrique de l’Ouest.

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