Il n’aura pas fallu longtemps après les premières investigations pour que l’ampleur des anomalies commence à se dessiner. Des audits menés récemment ont mis au jour d’importantes défaillances dans la passation et l’exécution de certains marchés publics. Face à ces résultats préoccupants, le président de la République a ordonné un audit ciblé sur ces contrats. Ce signal fort a ouvert la voie à un processus de réexamen qui semble aujourd’hui porter ses fruits, du moins sur le plan financier.
Des marchés publics sous la loupe
Parmi les segments concernés par cette opération de révision figurent notamment les projets de construction dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Des infrastructures censées améliorer les conditions de vie des citoyens, mais qui, dans certains cas, étaient grevées de montants contractuels jugés excessifs. En reprenant ces dossiers un à un, les autorités ont pu déceler des marges de manœuvre pour alléger la facture sans compromettre les chantiers.
Cette démarche n’a rien d’un simple ajustement technique. Elle révèle un tournant stratégique dans la gestion des ressources publiques. En revisitant des contrats déjà signés, l’État a confronté l’une des pratiques les plus sensibles de l’administration : la renégociation postérieure, souvent évitée par crainte de contentieux. Pourtant, loin de bloquer les projets, cette action a permis de dégager une économie globale dépassant les 150 milliards de francs CFA, selon les déclarations du Premier ministre.
Une logique de rigueur face aux dérives passées
Ce redressement budgétaire ne doit pas être perçu comme un exploit isolé, mais plutôt comme une réponse concrète à une série de dérives longtemps tolérées. Il traduit une volonté d’instaurer de nouvelles règles du jeu, dans lesquelles les marchés publics ne sont plus une rente, mais un outil de développement strictement encadré. La santé financière du pays impose en effet des arbitrages rigoureux, dans un contexte où chaque franc économisé peut faire la différence sur le terrain.
En ciblant les dépenses liées aux hôpitaux et aux établissements scolaires, le gouvernement a placé la barre haut. Ces projets, hautement symboliques, ne peuvent être suspendus ni bâclés. Il a donc fallu renégocier sans casser, corriger sans ralentir. Une opération d’équilibriste qui a exigé une expertise fine, mais surtout une capacité à dire non à certains avantages acquis de façon abusive.
Un précédent qui pourrait remodeler les habitudes
L’économie réalisée pourrait bien être la première d’une série si cette dynamique de relecture contractuelle se poursuit. Le signal envoyé est clair : l’ère des surévaluations systématiques touche à sa fin. Les prestataires et les administrations sont désormais appelés à plus de rigueur, au risque de voir leurs engagements remis en cause.
La transparence ne se décrète pas, elle se construit. Et à travers ces 150 milliards récupérés, c’est une pierre de plus qui est posée sur le chemin d’une gouvernance plus sobre et plus exigeante. Reste à voir si ce sursaut restera une exception ou deviendra un réflexe dans l’ensemble des politiques publiques.
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