Le Sénégal continue de faire face à la prolifération de faux billets, en dépit des efforts renforcés des autorités pour endiguer ce phénomène. La dernière opération notable en date a été menée par le Commissariat de Yeumbeul Comico, qui a mis la main sur deux individus détenant une importante quantité de coupures falsifiées. Le butin saisi se compose de 1130 billets de 10 000 FCFA, totalisant 11,3 millions FCFA, et de 517 faux billets de 100 euros, représentant une contre-valeur de 33,8 millions FCFA. Ce coup de filet porte la saisie globale à plus de 45 millions FCFA dans cette seule affaire, confirmant que les réseaux continuent d’opérer avec audace et organisation.
Un pays toujours marqué par les soupçons
Ce type d’activité criminelle n’est pas anodin. Il y a moins d’un an, le nom du Sénégal apparaissait encore sur la liste du Groupe d’action financière (GAFI), une entité internationale qui surveille les États présentant des lacunes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Même si le pays a été retiré de cette liste cette semaine, la récurrence des affaires de faux billets menace d’écorner les efforts de redressement entamés. La circulation de fausse monnaie, souvent liée à d’autres formes de criminalité organisée, alimente la méfiance et fragilise l’écosystème financier.
Des milliards interceptés, mais des réseaux encore actifs
L’affaire de Yeumbeul n’est qu’un exemple parmi d’autres. Depuis le début de l’année 2025, les forces de sécurité sénégalaises ont intercepté l’équivalent de plus de 20 milliards FCFA en fausse monnaie, tous formats confondus. Ce chiffre, déjà supérieur à celui de certaines années précédentes, reflète l’ampleur d’un phénomène dont les ramifications semblent toucher tout le territoire national, des zones frontalières aux centres urbains. Alors que les faux billets minent la confiance dans l’économie formelle, la pression s’intensifie sur les autorités pour maintenir une surveillance étroite et coordonnée entre les différents corps chargés de la sécurité et du renseignement économique. L’arrestation ponctuelle des intermédiaires ne suffit plus : c’est désormais l’ensemble de la chaîne logistique du faux monnayage qui est en ligne de mire.
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