Le football sénégalais brille sur les pelouses mais peine à convaincre dans les salles de réunion. Si les titres continentaux et les qualifications internationales ont renforcé le prestige de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), les alertes récurrentes sur la transparence financière, les conflits internes et les défis d’organisation fragilisent sa gouvernance. Dans ce climat, où la performance ne suffit plus à faire oublier les zones d’ombre, la course à la présidence prend un relief particulier. Le scrutin prévu pour le 2 août 2025 pourrait redessiner les contours de la gestion footballistique du pays.
Quatre profils, quatre visions du football
Ils sont désormais quatre à prétendre au fauteuil présidentiel de la FSF. Augustin Senghor, en poste depuis 2009, mise sur la continuité en briguant un cinquième mandat. Son principal challenger historique, Mady Touré, président de Génération Foot, défend une approche orientée vers la formation, le professionnalisme des clubs et la valorisation des jeunes talents. À leurs côtés, Abdoulaye Fall, porté par une coalition d’acteurs issus du football local, promet un changement structurel, porté par les ligues régionales et les clubs amateurs souvent laissés en marge. Dernier à entrer dans l’arène : Aliou Goloko. Journaliste reconnu et observateur avisé des coulisses du football national et africain, il a annoncé sa candidature le 24 juin 2025. Sa vision, à la croisée de l’analyse, de l’éthique et de l’expérience médiatique, ambitionne de faire souffler un vent nouveau sur l’institution.
L’équation sénégalaise : concilier terrain et gouvernance
Ce qui est en jeu dépasse la simple alternance. Il s’agit désormais pour chaque candidat de démontrer sa capacité à allier résultats sportifs, bonne gestion et ancrage territorial. Alors que les infrastructures restent inégalement réparties, que les clubs peinent à se professionnaliser hors des grandes métropoles et que la jeunesse exprime de nouvelles attentes, le prochain président devra faire la preuve de son engagement au-delà des tribunes. Dans une FSF souvent critiquée pour son opacité, la crédibilité de chaque programme pèsera autant que son réalisme. En ce sens, l’arrivée d’Aliou Goloko vient clore la liste des prétendants avec un profil atypique mais porteur d’espoir pour ceux qui souhaitent un changement de méthode autant que de visage.
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