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Sénégal : Le ministère des Finances répond aux accusations de Thierno Alassane Sall

Photo d'illustration

Thierno Alassane Sall, député et président du parti République des Valeurs, a récemment attiré l’attention sur les contours jugés flous du projet d’électrification rurale attribué à AEE Power EPC. Sur ses plateformes numériques, ce technicien de formation et homme politique engagé a pointé du doigt les garanties émises dans le cadre de ce contrat, questionnant leur légalité et leur justification. Selon lui, les mécanismes de couverture financière, dont ceux assurés par la Société nationale d’assurance-crédit (SONAC), méritaient un examen approfondi.

Sa démarche s’inscrit dans une dynamique plus large de remise en question des pratiques contractuelles et financières liées aux grands projets publics. En mettant en cause les modalités d’assurance pour un marché estimé à plus de 90 milliards de francs CFA, le député jette un pavé dans la mare institutionnelle, forçant ainsi les autorités à clarifier leur position.

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Une contre-offensive ministérielle chiffrée et cadrée

Face à la polémique, le ministère des Finances et du Budget n’a pas tardé à réagir. Dans une note diffusée le 17 juin, les autorités ont défendu la conformité des garanties émises par la SONAC pour le projet en question. D’un montant cumulé de 37 milliards de FCFA, ces garanties couvriraient des aspects clés du contrat signé le 23 février 2024 : avances de démarrage, bonne exécution et couverture des engagements financiers. Le document précise que la prime annuelle d’assurance, fixée à 947 millions de FCFA, a bien été versée, et ce dans les délais requis.

L’argument central repose sur la légalité du dispositif. Le ministère affirme que l’ensemble des garanties s’appuie sur le code de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), gage de régularité pour les transactions impliquant des assurances dans la sous-région. Ce rappel vise à rassurer sur l’absence de manquement réglementaire et à préserver la crédibilité des institutions impliquées.

Une bataille entre transparence politique et ingénierie financière

L’échange, au-delà du fond technique, illustre la tension persistante entre les exigences de transparence portées par certains députés et la logique contractuelle défendue par l’exécutif. Thierno Alassane Sall, dont le parcours allie expertise en télécommunications et responsabilités ministérielles passées, capitalise sur sa posture d’homme intègre pour interpeller, dénoncer et proposer. À travers cette affaire, il renforce son image d’opposant rigoureux, dans un contexte où la gestion des finances publiques est sous le regard critique d’une opinion de plus en plus exigeante.

La réplique du ministère, chiffrée et documentée, montre néanmoins que les autorités entendent se défendre par les textes et les chiffres. Reste à savoir si cette démonstration suffira à lever tous les doutes. La suite dépendra probablement de l’accessibilité aux documents du contrat et du degré d’indépendance des organes de contrôle.

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