Le Royaume-Uni vient de formaliser une nouvelle orientation de sa politique étrangère envers le continent africain. À travers un cadre stratégique dévoilé fin mai 2025 par le Foreign Office, Londres affiche une volonté affirmée de repositionner ses priorités en Afrique, avec un accent particulier sur les partenariats économiques, l’éducation, la sécurité maritime et les initiatives climatiques. Le Sénégal figure parmi les pays avec lesquels les relations bilatérales se renforcent de manière visible.
Ce changement stratégique ne surgit pas de nulle part. Déjà en septembre 2024, Lord Collins, alors ministre britannique pour l’Afrique, s’était rendu à Dakar pour rencontrer les autorités sénégalaises et explorer de nouvelles pistes de coopération. Cette visite avait permis d’ouvrir la voie à plusieurs engagements, notamment dans les domaines de la formation, des infrastructures durables et de l’énergie propre.
Le match amical pour un « xaritoo day »
La récente célébration du « Xaritoo Day » à Dakar, qui a vu l’ouverture officielle de la Chambre de commerce britannico-sénégalaise et l’annonce de la future British International School, symbolise cette relance. L’ambassadrice britannique Juliette John a souligné que ces initiatives marquaient une étape importante dans l’approfondissement des relations entre les deux pays.
Ce nouveau cadre stratégique britannique prévoit de soutenir les économies africaines en misant sur l’innovation, la finance verte, et les jeunes entrepreneurs. Le Sénégal, dont la démographie et les perspectives numériques attirent de nombreux investisseurs, semble bien positionné pour bénéficier de ce réalignement. L’inauguration d’une école internationale suivant le curriculum britannique, prévue pour l’automne, témoigne aussi de l’ancrage croissant du soft power éducatif dans la coopération bilatérale.
Coopération sécuritaire, maritime et environnementale
Parmi les axes majeurs de la nouvelle stratégie britannique figure également la sécurité maritime, cruciale pour les États côtiers comme le Sénégal. Avec plus de 700 kilomètres de littoral, Dakar joue un rôle central dans la régulation des flux en Atlantique Nord-Est. La coopération dans la surveillance des aires marines protégées ou la lutte contre la pêche illégale pourrait ainsi s’intensifier, en cohérence avec les engagements pris lors de la Conférence des Nations unies sur les océans.
Enfin, l’accent mis par le Royaume-Uni sur la diplomatie climatique ouvre des perspectives de partenariat dans le développement de solutions d’adaptation aux effets du changement climatique dans les zones rurales et côtières. Dans ce nouveau contexte, le Sénégal apparaît comme un interlocuteur privilégié de Londres, aussi bien sur le plan institutionnel que dans les projets menés avec la société civile ou le secteur privé.
Cette dynamique bilatérale, en phase avec les objectifs stratégiques des deux pays, augure d’un renforcement durable des liens entre Dakar et Londres, bien au-delà des cadres de coopération traditionnels.
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