La récente prise de parole de Guy Marius Sagna, dénonçant les pratiques internes de l’Assemblée nationale, a relancé le débat sur l’éthique publique et la gestion des ressources allouées aux députés. Sagna, fidèle à sa posture militante, a critiqué des avantages jugés excessifs, comme la distribution de denrées alimentaires, les billets offerts pour des voyages religieux ou encore le manque de transparence autour des budgets des groupes parlementaires. Dans ce contexte tendu, Abdou Ahad Ndiaye, député de la majorité, a tenu à répondre, mettant en avant des efforts de régulation et un contexte plus nuancé que celui dressé par son collègue.
Un effort collectif pour améliorer le fonctionnement
Selon Abdou Ahad Ndiaye, si les critiques de Guy Marius Sagna relèvent de l’alerte, elles sont parfois exagérées ou sorties de leur contexte. Il évoque notamment des commissions parlementaires qui, sous les législatures précédentes, n’ont jamais été réunies durant plusieurs décennies, mais qui ont retrouvé une activité depuis la mise en place de la 15e législature. Ce réveil institutionnel, selon lui, témoigne d’un début de prise de conscience collective. Il soutient également que des efforts ont été consentis pour rationaliser les dépenses liées aux avantages des députés. Une réunion aurait d’ailleurs été organisée dès novembre pour mettre un terme à la réception d’indemnités de transport, en faveur d’un système plus encadré basé sur l’achat groupé de véhicules.
Des inégalités persistantes dans les moyens des députés
Le député a également souligné les disparités entre parlementaires. Si certains, comme lui, peuvent compter sur leurs propres moyens de locomotion, d’autres, plus modestes, éprouveraient des difficultés à exercer pleinement leur mandat sans les appuis logistiques jusque-là prévus. C’est cette réalité contrastée qui, selon lui, explique certains dispositifs mis en place, parfois mal perçus à l’extérieur. Il appelle donc à un débat plus serein et structuré sur la modernisation de l’institution parlementaire, loin des procès d’intention. Entre exigences de transparence, nécessité de moyens de travail et pressions de l’opinion publique, le Parlement sénégalais semble désormais à un carrefour où il lui faudra redéfinir ses règles, tout en préservant son efficacité.


