Sénégal : Que retenir de la baisse de l’activité du Port Autonome de Dakar?

image d'illustration / Port de Dakar

Le Port Autonome de Dakar a enregistré en mars 2025 une contraction marquée de son trafic global. Avec 2 165 900 tonnes traitées contre 2 440 500 tonnes le mois précédent, le recul atteint 11,3 %. Ce ralentissement s’explique en grande partie par un effondrement des débarquements, notamment dû à l’absence d’importation de pétrole brut, dont le volume a chuté de 24,1 %. À cela s’ajoute une baisse de 17 % des marchandises diverses entrantes, traduisant une diminution de l’activité importatrice. Ces chiffres rappellent la forte exposition du port aux flux énergétiques mondiaux, dont la volatilité impacte directement les performances locales.

Des signaux positifs portés par les exportations

Dans ce tableau contrasté, les embarquements affichent une dynamique inverse, avec une progression de 28,6 %. Cette performance s’explique principalement par la montée des exportations de produits de la mer et d’hydrocarbures raffinés, des filières qui connaissent une demande soutenue sur les marchés régionaux et internationaux. Ce rebond partiel permet de relativiser la baisse globale, en soulignant la résilience de certaines branches d’activité portuaire. En 2024, le port avait enregistré une croissance annuelle de 6 % de son trafic, un indicateur qui confirme que les soubresauts mensuels ne reflètent pas nécessairement une tendance structurelle défavorable.

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Vers un repositionnement stratégique avec le port de Ndayane

Face aux limites structurelles du port de Dakar, notamment en matière de congestion, les autorités misent sur un projet d’envergure : le futur port de Ndayane. Ce nouveau site, qui doit prendre le relais sur plusieurs segments d’activité, vise à transformer le Sénégal en plateforme logistique régionale. En désengorgeant Dakar et en intégrant des installations plus modernes, Ndayane pourrait contribuer à stabiliser l’activité portuaire, mieux absorber les variations de flux commerciaux, et attirer de nouveaux investisseurs. La baisse de mars, bien que temporaire, souligne la nécessité de repenser l’organisation du système portuaire national pour garantir sa compétitivité face aux aléas économiques mondiaux.

La baisse observée en mars n’est pas sans conséquence, mais elle s’inscrit dans une séquence où les indicateurs annuels restent positifs. Elle met en lumière l’urgence d’un rééquilibrage stratégique que le projet de Ndayane pourrait incarner. Dans un environnement international en mutation rapide, renforcer la résilience logistique du Sénégal passe autant par des infrastructures modernes que par une anticipation fine des cycles économiques.

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