Sénégal : L’État affiche sa volonté de réduire ses charges locatives

Bassirou Diomaye Faye (DR)

L’administration publique sénégalaise s’apprête à faire un grand ménage dans son patrimoine immobilier. Le président de la République a ordonné au Premier ministre de conduire un inventaire complet des bâtiments et terrains relevant de chaque ministère. Cette initiative vise à cartographier l’ensemble des infrastructures administratives : les bureaux effectivement occupés, les chantiers en cours, les locaux abandonnés ou sous-utilisés, mais aussi ceux pour lesquels l’État s’acquitte de loyers souvent jugés excessifs. L’objectif affiché est clair : stopper l’hémorragie financière liée à la location de bâtiments privés, et redéployer les moyens publics de façon plus efficace.

La SOGEPA et l’ACBEP appelées en renfort

Pour concrétiser cette politique de rationalisation, l’État mobilisera deux de ses bras techniques : la Société de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine (SOGEPA) et l’Agence de Construction des Bâtiments Publics (ACBEP). Ces entités auront pour tâche non seulement de centraliser les données issues du recensement, mais aussi de proposer des alternatives à l’occupation désordonnée des locaux. Il pourrait s’agir de regrouper des services dans des bâtiments étatiques existants, de relancer des projets de construction suspendus, ou encore de réaffecter certains espaces à des structures actuellement hébergées dans des locaux loués. Cette approche vise également à éviter le gaspillage logistique et à introduire plus de cohérence dans la gestion immobilière de l’État.

Publicité

Un tournant budgétaire et administratif

Au-delà d’une simple initiative de réduction des coûts, ce recensement marque un changement dans la manière dont le gouvernement entend piloter ses ressources. À l’heure où le pays cherche à équilibrer ses finances publiques tout en faisant face à de nouveaux besoins d’investissement, la réduction des charges fixes apparaît comme une priorité pragmatique. En mettant fin aux conventions de location jugées inutiles, l’État pourrait dégager des marges budgétaires pour renforcer ses capacités d’action dans d’autres secteurs sensibles. Cette opération pourrait également envoyer un signal fort en matière de bonne gouvernance : celui d’un État qui entend d’abord gérer au mieux ce qu’il possède, avant d’engager de nouvelles dépenses.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité