Sénégal : Vers un possible interdit de visa aux États-Unis

Photo : BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Le 14 juin dernier, le ministère sénégalais des Affaires étrangères annonçait la disponibilité d’un appui financier pour les ressortissants désireux de rentrer volontairement au pays, dans un contexte de durcissement des politiques migratoires américaines. Cette mesure, destinée à accompagner les personnes en situation irrégulière, trouve aujourd’hui un écho particulier après les révélations du Whashington Post sur les intentions de l’administration Trump. Selon un câble interne du département d’État, les États-Unis envisagent d’étendre à 36 pays leur dispositif de restriction d’entrée, dont fait partie le Sénégal.

Le Sénégal sur une liste sous haute surveillance

La liste évoquée par Washington comprend principalement des pays africains : Sénégal, Nigeria, Bénin, Égypte, Éthiopie, Ghana, Cameroun, Ouganda, Tanzanie, Gabon, entre autres. Les critères d’évaluation avancés touchent à la sécurité et à la coopération en matière de migration : qualité des documents d’identité, systèmes de contrôle aux frontières, efficacité des dispositifs de rapatriement, et rigueur administrative concernant les visas. Une attention particulière est portée à la capacité des États à prévenir les fraudes documentaires et à lutter contre les réseaux de migration clandestine.

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Des enjeux bilatéraux sensibles

L’éventualité d’un bannissement des ressortissants sénégalais soulève plusieurs préoccupations à Dakar. Elle interroge non seulement sur les conséquences pour les étudiants, les travailleurs et les familles, mais aussi sur les relations diplomatiques avec Washington. En parallèle, cette pression extérieure accentue la nécessité d’offrir des alternatives viables aux jeunes tentés par l’émigration à tout prix. Le programme d’aide au retour récemment réactivé par les autorités sénégalaises apparaît ainsi comme une tentative d’anticipation : il s’agit d’encourager les départs volontaires avant que les sanctions ou expulsions ne deviennent systématiques.

Si cette mesure venait à être appliquée, elle marquerait un tournant majeur dans la gestion des flux migratoires entre l’Afrique et les États-Unis. Pour le Sénégal, la priorité semble être de prévenir plutôt que de subir, en renforçant les canaux diplomatiques et en accompagnant humainement ceux qui, par contrainte ou par choix, doivent tourner la page américaine.

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