VIH: un traitement préventif approuvé aux USA

Photo d'illustration : pixabay

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) continue de représenter un défi de santé publique majeur, malgré les avancées thérapeutiques observées au fil des décennies. Transmis principalement par voie sexuelle ou sanguine, ce virus s’attaque au système immunitaire et peut évoluer, sans traitement, vers le syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Depuis l’apparition de l’épidémie dans les années 1980, des millions de vies ont été bouleversées à travers le monde. Si les traitements antirétroviraux permettent aujourd’hui de vivre avec le VIH sans développer le sida, la prévention reste un axe central pour freiner la propagation du virus, notamment à travers la prophylaxie pré-exposition (PrEP), qui vise à protéger les personnes séronégatives exposées à un risque accru d’infection.

Un nouveau traitement validé aux États-Unis

Le laboratoire américain Gilead a annoncé l’approbation par les autorités sanitaires des États-Unis de son nouveau traitement préventif contre le VIH : Yeztugo. Ce traitement, fondé sur la molécule lenacapavir, déjà utilisée dans le médicament Sunlenca destiné aux personnes vivant avec le VIH, marque un tournant pour la prévention. Contrairement aux pilules quotidiennes traditionnellement prescrites en PrEP, Yeztugo repose sur deux injections par an, une approche qui pourrait considérablement alléger la contrainte d’observance thérapeutique pour les patients.

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Un espoir pour les pays en développement, malgré des freins persistants

L’intérêt de ce dispositif réside notamment dans sa capacité à atteindre des publics plus larges, y compris dans des zones où l’accès quotidien aux soins est limité. Deux injections par an suffiraient pour assurer une protection quasi totale, selon les résultats des essais cliniques menés par Gilead. Ces derniers ont mis en évidence une réduction du risque de transmission du VIH de plus de 99,9 % chez les adultes et adolescents pesant au moins 35 kg.

« C’est un jour historique dans la lutte contre le VIH », a déclaré Daniel O’Day, directeur général de Gilead, dans un communiqué. Cette annonce suscite de nombreux espoirs dans le secteur médical, certains experts allant jusqu’à évoquer la possibilité d’éradiquer l’épidémie à long terme si l’accès au traitement est garanti.

Des questions d’accessibilité qui restent posées

Malgré cette avancée scientifique, le coût du traitement pourrait limiter sa diffusion, surtout dans les pays où le VIH reste fortement prévalent. La problématique de l’équité d’accès aux innovations médicales se pose avec acuité, au moment même où l’Afrique subsaharienne concentre plus des deux tiers des nouvelles infections à VIH dans le monde.

La biotech américaine, déjà engagée sur plusieurs fronts dans la lutte contre le VIH, devra ainsi composer avec les impératifs de santé publique mondiale. Une éventuelle politique de licences élargies ou de partenariats avec des organisations internationales pourrait permettre de surmonter cet obstacle financier.

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Une nouvelle étape dans la prévention

L’arrivée de Yeztugo renforce le panel de solutions disponibles contre le VIH, à un moment où la fatigue liée à l’usage prolongé des antirétroviraux quotidiens se fait sentir. En simplifiant le protocole préventif, ce traitement pourrait favoriser l’adhésion, en particulier auprès des jeunes à risque et des publics vivant dans des contextes où les services de santé sont difficilement accessibles.

Alors que le combat contre le sida est encore loin d’être gagné, cette nouvelle option thérapeutique offre une perspective encourageante. Elle rappelle aussi que l’innovation ne suffit pas sans une stratégie globale d’accès et de sensibilisation.

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