Croissance économique du Maroc : Une reprise solide mais fragile

La croissance économique est un moteur essentiel pour tout pays, offrant un levier pour l’amélioration des conditions de vie, l’innovation et la création d’emplois. Dans le cas du Maroc, l’économie connaît un retour progressif à la performance après les turbulences mondiales des dernières années. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) prévoit une croissance de 4,4 % pour le troisième trimestre de 2025, témoignant ainsi de la solidité de la reprise entamée en fin 2024. Cette prévision s’inscrit dans un contexte où la demande intérieure reste dynamique, soutenue par une consommation robuste et un investissement en constante hausse. Cependant, des incertitudes subsistent, en particulier sur le front extérieur, où le ralentissement de la croissance mondiale pourrait peser sur les échanges commerciaux du royaume.

La demande intérieure en soutien, mais des vents contraires à l’international

Le Maroc bénéficie d’une demande intérieure vigoureuse qui soutient la croissance économique. La consommation privée et l’investissement continuent de progresser, avec un impact notable sur les secteurs non agricoles, dont la croissance est estimée à 4,2 % pour le troisième trimestre 2025. Ce dynamisme permet de compenser la faible reprise de la demande extérieure, qui peine à se stabiliser face aux risques d’un ralentissement économique mondial.

Les perspectives de croissance à l’échelle internationale, en particulier pour les pays partenaires du Maroc, ne sont pas aussi optimistes. Les tensions commerciales, telles que celles créées par les droits de douane imposés par les États-Unis à certains pays européens, pèsent sur les exportations marocaines. Les industries locales, notamment celles de l’automobile, de la métallurgie et du textile, fortement tournées vers l’Europe, pourraient voir leur dynamique freinée par cette instabilité. Le Maroc se trouve donc à un carrefour : son économie interne, stimulée par la consommation et l’investissement, fait face aux incertitudes économiques mondiales, susceptibles d’affecter ses secteurs exportateurs.

Inflation modérée et un équilibre fragile

Malgré un environnement économique mondial moins favorable, l’inflation au Maroc devrait rester modérée, se stabilisant autour de 1,1 % pour le troisième trimestre de 2025. Les prix des produits alimentaires et des matières premières, notamment le pétrole, devraient continuer leur tendance baissière, ce qui contribuent à maintenir l’inflation sous contrôle. La composante sous-jacente de l’inflation, excluant les produits volatils, les produits pétroliers et les tarifs régulés, avoisinerait les 0,8 %. Cet équilibre fragile dans les prix des biens et services est essentiel pour maintenir la confiance des consommateurs et éviter des tensions sociales.

Toutefois, la croissance prévue n’est pas à l’abri des perturbations externes. Les risques liés aux évolutions des échanges commerciaux et à la politique internationale pourraient accentuer les défis pour le Maroc. L’incertitude autour des politiques économiques mondiales et les effets du protectionnisme international pourraient créer des obstacles supplémentaires pour le pays, rendant la croissance de 4,4 % pour le troisième trimestre de 2025 vulnérable à des fluctuations imprévues.

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