Immeuble effondré à Togbin au Bénin : La police fait le point (décès de l'apprenti)

Un immeuble en construction s’est effondré dans la nuit dans la nuit du mardi 22 juillet  à Togbin-Fandji, dans la commune d’Abomey-Calavi. Le drame a coûté la vie à un jeune apprenti maçon, enseveli sous les décombres. Le propriétaire de l’ouvrage, accusé de graves manquements, fait désormais face à la justice.

Face à la presse ce lundi 28 juillet, le porte-parole de la Police républicaine, le commissaire Éric Yérima, a livré un point détaillé de l’incident survenu aux environs de minuit. Alertée par des riverains, une équipe du commissariat de Godomey s’est rendue sur les lieux, accompagnée des secours et après notification au parquet. Sur place, les agents ont constaté l’effondrement complet d’un immeuble de type R+3, encore en chantier.

Une foule rassemblée a très vite évoqué la présence d’un ouvrier, présumé coincé sous les gravats. Malgré les efforts déployés tout au long de la nuit pour mobiliser des engins de levage, l’opération a été retardée. La tension est montée d’un cran lorsque des riverains, en colère, ont commencé à s’en prendre à la famille du propriétaire. La police a dû intervenir pour sécuriser les lieux et mettre en sécurité la femme et les trois enfants du mis en cause.

Ce n’est qu’à 9 heures, grâce à l’intervention d’une entreprise sollicitée par la police, qu’une machine a pu entamer le dégagement des décombres. L’apprenti maçon a été retrouvé grièvement blessé et conduit d’urgence au CNHU-HKM. Il y succombera malheureusement à ses blessures le jeudi 24 juillet, aux alentours de 8 heures.

Le propriétaire, d’abord introuvable, s’est présenté aux enquêteurs. Il a reconnu avoir lancé les travaux il y a quatre ans, sans études techniques ni géotechniques, et sans permis de construire. Une violation manifeste du décret n°2023-617 du 6 décembre 2023 relatif aux permis de construire et de démolir. L’homme aurait même tenté de rejeter la responsabilité sur un voisin également engagé dans des travaux. L’audition du maître maçon n’a pas permis de démontrer le respect des obligations légales en matière de construction. Le ministère du Cadre de vie et des Transports, en charge du développement durable, a porté plainte. Le mis en cause devra désormais répondre devant la justice.

La police rappelle que toute construction en zone urbaine, y compris à Togbin, est soumise à une autorisation préalable. Une brigade mixte, composée du ministère du Cadre de vie, de la police et des communes concernées, a d’ailleurs suspendu 157 chantiers irréguliers dans le Grand Nokoué en mars 2025. Ce dispositif vise à prévenir de tels drames. L’enquête se poursuit. La Police républicaine exhorte les citoyens à se conformer strictement aux lois en vigueur pour garantir la sécurité collective.

1 réflexion au sujet de « Immeuble effondré à Togbin au Bénin : La police fait le point (décès de l'apprenti) »

  1. Tout le temps mis pour le retirer des décombres, la manière dont il fut transporté par les sapeurs pompiers 🚒 🚒 🚒 sans stabilisateur, sans brancard(vidéosur les réseaux), je savais qu’il finirait mal.

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