"Pour être libre, il faut être craint" : les leçons du discours de Macron pour la souveraineté africaine

À la veille de la fête nationale française, Emmanuel Macron a livré un discours aux armées qui, au-delà de ses implications nationales, soulève des réflexions essentielles pour les États africains. En affirmant que « pour être libres dans ce monde, il faut être craints. Pour être craints, il faut être puissants », le président français a esquissé une équation de souveraineté qui résonne bien au-delà de l’Europe. Alors que de nombreux pays du continent cherchent à s’affranchir de tutelles extérieures, ce discours offre plusieurs axes de lecture sur la manière de construire une puissance nationale crédible.

Une affirmation de puissance comme condition d’indépendance

Macron lie clairement la liberté d’un pays à sa capacité à imposer le respect. Pour la France, cela passe par une hausse significative du budget militaire, qui atteindra 64 milliards d’euros en 2027, ainsi qu’un effort concentré sur les domaines stratégiques : défense aérienne, capacités spatiales, guerre électronique, stocks de munitions. Ce raisonnement peut inspirer les États africains, souvent dépendants d’acteurs extérieurs pour leur sécurité, à investir dans leur propre appareil de défense.

La montée en puissance militaire n’est pas un luxe, mais une nécessité face à un environnement international instable. Dans un continent encore marqué par des bases étrangères et des coopérations sécuritaires asymétriques, la question de la souveraineté opérationnelle reste entière. Les efforts budgétaires de la France rappellent que l’autonomie stratégique ne peut être atteinte sans des choix politiques clairs et durables.

Le rôle des armées dans la stabilité nationale

L’une des parties les plus significatives du discours du président français concerne la reconnaissance du rôle des militaires dans la cohésion du pays. En annonçant une revalorisation des salaires pour les officiers, après l’avoir fait pour les militaires de rang et les sous-officiers, Macron souligne l’importance de la condition militaire dans l’équilibre de la nation. Il insiste sur une notion centrale : une armée respectée est une armée efficace.

Ce point peut résonner avec les dynamiques africaines, où l’institution militaire joue souvent un rôle politique, parfois en dehors du cadre constitutionnel. Plutôt que de laisser les frustrations internes alimenter des dérives, plusieurs États gagneraient à investir dans la professionnalisation des forces armées, leur encadrement éthique, et leur intégration dans un projet national clair. Un soldat reconnu et bien formé devient un facteur de stabilité, et non une menace pour les institutions.

Construire une autonomie stratégique africaine

En évoquant la nécessité de bâtir un “vrai pilier européen de l’OTAN”, Emmanuel Macron relance le débat sur la crédibilité des alliances militaires. Si la France elle-même cherche à équilibrer sa dépendance vis-à-vis des États-Unis dans le contexte du second mandat de Donald Trump, cette démarche met en lumière un parallèle pour l’Afrique : le continent a-t-il les moyens — et la volonté — de bâtir une structure de défense régionale cohérente et opérationnelle ?

Des initiatives existent : l’Alliance des États du Sahel (AES), la Force africaine en attente ou encore des partenariats bilatéraux. Mais elles peinent à dépasser le stade déclaratif ou à s’imposer face à la diversité des intérêts nationaux. Le discours de Macron rappelle que la sécurité collective ne se décrète pas, elle se construit par des efforts partagés, une vision commune et une volonté affirmée d’agir sans attendre le feu vert d’acteurs extérieurs.

Anticiper plutôt que subir

L’une des mises en garde les plus franches du président français concerne le risque d’être dépassé si l’on se contente de maintenir le statu quo. La phrase est limpide : « Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés. » Ce principe d’anticipation est crucial pour des pays africains confrontés à des menaces hybrides et évolutives : terrorisme, cyberattaques, instabilités régionales, rivalités stratégiques de puissances étrangères.

Ne pas investir aujourd’hui dans les moyens de défense, c’est risquer de payer demain un prix bien plus élevé. Ce constat vaut aussi bien pour la sécurité intérieure que pour la défense des ressources naturelles, des frontières ou des données stratégiques. L’Afrique ne pourra garantir sa souveraineté sans une capacité à se projeter dans l’avenir et à adapter ses outils aux réalités du monde contemporain.


En filigrane du discours présidentiel français, une leçon se dessine : la souveraineté repose autant sur la vision que sur la puissance. Pour les pays africains en quête d’indépendance politique et stratégique, cela signifie construire des institutions solides, former des forces armées modernes, renforcer les alliances régionales crédibles, mais surtout, ne plus déléguer leur destin sécuritaire à d’autres. La liberté n’est pas donnée, elle se mérite.

10 réflexions au sujet de “"Pour être libre, il faut être craint" : les leçons du discours de Macron pour la souveraineté africaine”

  1. « Pour être libre, il faut être craint » …
    … dixit le petit président totalement inféodé à l’UE et aux USA

    Répondre
  2. « Pour être libre, il faut être craint »

    Etonnant, non ? Il y a une épidémie de « suicides » en ce moment en France. Seul point commun, ces « suicidés » critiquaient tous la politique de Macron. Le dernier en date, le député Marleix qui enquêtait sur la vente d’Alstom aux américains. Vente effectuée par Macron dans des conditions très suspectes.

    On parle d’une cellule spéciale chargée de résoudre « définitivement » certains cas épineux. Et le QG de cette cellule est à l’Elsysée.

    Répondre
  3. « Pour être libre, il faut être craint »
    Ben mon vieux, où c’est qu’il va chercher des trucs pareils. Il a brossé ses cours de philo ou quoi ?

    Répondre
  4. Si sa femme Brigitte lui avait foutu un coup de prune dans la gueule
    un affront glissé sous le tapis par la presse française; ce n’est pour rien car Macron parle avant de penser.

    Répondre
  5. « une armée respectée est une armée efficace. »
    Et tant va la cruche à l’eau qu’à la fin c’est mieux que deux tu l’auras

    Répondre
  6. « Macron souligne l’importance de la condition militaire dans l’équilibre de la nation. »
    Dixit celui qui n’a jamais fait son service militaire

    Répondre
  7. « Macron lie clairement la liberté d’un pays à sa capacité à imposer le respect. »
    Pour ça que tout le monde lui pisse dessus

    Répondre
  8. « Pour être craints, il faut être puissants »
    A peine mégalo, le gars, il se prend pour nabot Léon quand il est dans son bain ?

    Répondre

Laisser un commentaire