Risque pays au Maghreb : ce pays reste le leader

Marrakech - Maroc (Depositphotos)

Le risque pays reflète la probabilité que des facteurs économiques, politiques ou sociaux compromettent la capacité d’un pays à honorer ses engagements financiers. Cette évaluation est essentielle pour les entreprises et investisseurs souhaitant comprendre la stabilité d’un marché avant d’y engager des ressources. Au Maghreb, où les économies présentent des profils variés, analyser ces risques permet d’anticiper les obstacles et de mieux saisir la dynamique régionale.

Le Maroc : un équilibre délicat mais tenu

Le Maroc se distingue dans la région comme le pays affichant la meilleure appréciation de son risque pays. Selon l’analyse publiée par Coface en juin 2025, le royaume conserve une notation « B », témoignant d’un risque modéré à élevé d’impayés pour les entreprises, sans pour autant franchir un seuil critique. Cette situation est liée à la prédominance des très petites entreprises (TPE), qui représentent près de 90 % du tissu économique. Ces structures, souvent fragiles face aux retournements économiques, influencent directement la stabilité financière globale du pays.

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Malgré ces fragilités internes, le Maroc réussit à stabiliser sa note, évitant toute dégradation récente. Cette capacité à maintenir une certaine robustesse contraste avec la situation des autres pays maghrébins, dont les risques sont perçus comme plus importants. L’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie affichent des profils plus préoccupants, avec un risque élevé et la Libye affiche un risque extrême, révélant des vulnérabilités plus marquées, notamment liées à des facteurs politiques et institutionnels.

Des profils régionaux contrastés face à des défis communs

Les pays du Maghreb doivent tous composer avec des enjeux similaires tels que la diversification économique et les instabilités politiques ponctuelles. Cependant, leurs capacités à absorber ces pressions diffèrent sensiblement. Le Maroc bénéficie d’une gouvernance et d’une stabilité politique qui lui permettent de limiter les effets des crises et de préserver un climat d’affaires plus sûr.

À l’inverse, certains voisins connaissent des tensions plus durables. La Libye, par exemple, est confrontée à une instabilité chronique qui exacerbe son risque pays, tandis que la Tunisie et l’Algérie rencontrent des difficultés à améliorer durablement leur attractivité. Ces disparités montrent à quel point la situation interne de chaque État influe sur la confiance des partenaires économiques.

Vers un renforcement de la stabilité régionale

Le Maroc pourrait encore améliorer son profil de risque en renforçant le soutien accordé à ses très petites entreprises, notamment en facilitant leur accès aux financements et en renforçant leurs capacités de gestion. Pour les autres pays du Maghreb, l’enjeu prioritaire demeure souvent la consolidation de la stabilité politique et institutionnelle, condition indispensable pour rétablir la confiance des investisseurs et stimuler la croissance.

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Le fait que le Maroc maintienne son niveau de risque dans une région où les profils sont globalement plus fragiles souligne l’importance d’une gestion rigoureuse et d’un engagement soutenu dans les réformes économiques. Cela pose aussi la question de la coopération entre pays maghrébins, qui pourrait favoriser le partage d’expériences et encourager une dynamique plus équilibrée au bénéfice de toute la région.

Le Maroc reste donc une référence en matière de gestion du risque pays au Maghreb. Sa résilience face aux vulnérabilités économiques lui confère un avantage certain, mais ce positionnement exige de poursuivre les efforts pour renforcer le tissu économique national et garantir un environnement favorable à long terme pour l’ensemble de la région.

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