Sénégal : 166 000 inscrits pour le BAC 2025

Photo d'illustration : Des jeunes en salle de composition (DR)

La session 2025 du baccalauréat au Sénégal débute dans un climat d’extrême prudence. Cette année, 166 400 candidats affrontent les épreuves, mais au-delà des chiffres, ce sont les mesures de contrôle et la surveillance renforcée qui marquent cette édition. À la suite de plusieurs incidents récents dans des établissements de Thiès et Dakar, où des cas de tricherie ont nécessité l’intervention des forces de l’ordre, l’Office du Baccalauréat a décidé de serrer la vis. Toute forme de connexion électronique, en particulier les téléphones portables, est désormais bannie. La simple détention d’un téléphone, même éteint, suffit à entraîner l’exclusion immédiate du centre et une comparution disciplinaire.

Cette fermeté fait écho à une volonté institutionnelle de restaurer la crédibilité des examens. Socé Ndiaye, responsable à l’Office du Bac, a précisé que la tolérance zéro s’applique sans exception. Une réponse qui vise à dissuader les pratiques de fraude et à rassurer l’opinion après les remous des dernières semaines dans le milieu scolaire.

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Des littéraires en majorité face aux épreuves

Au-delà des règles de conduite, la structure même du baccalauréat 2025 témoigne d’une orientation académique largement tournée vers les lettres. Sur les 166 400 candidats enregistrés, plus de 137 000 sont issus des séries littéraires, soit environ 82 %. Les filières scientifiques ne comptent que 26 630 inscrits. Cette répartition confirme une tendance observée ces dernières années : les séries techniques et scientifiques peinent toujours à attirer. Malgré les discours sur l’innovation, l’agriculture de précision ou encore le numérique, la formation scientifique demeure marginale dans les préférences des élèves.

Ce déséquilibre soulève des interrogations sur la capacité du pays à former les profils techniques nécessaires à son développement. Si les filières littéraires constituent un socle important de la formation citoyenne, elles répondent moins directement aux besoins d’un marché du travail en mutation. À l’heure où le Sénégal aspire à se positionner sur les industries de transformation, les énergies renouvelables ou encore la santé connectée, l’absence d’un vivier scientifique large pourrait ralentir certaines ambitions.


Un test pour l’enseignement public

Plus de la moitié des candidats proviennent de l’enseignement public, soit 52,07 %. Un indicateur qui met en lumière la place centrale de l’école publique dans la formation des élites sénégalaises. Cependant, ce chiffre masque aussi les défis auxquels ces établissements sont confrontés. Infrastructure vétuste, effectifs surchargés, encadrement parfois insuffisant : les obstacles à une préparation sereine sont nombreux. Malgré cela, des milliers d’élèves se présentent avec détermination et espoir, conscients de l’enjeu personnel et familial que représente le bac.

Ce rendez-vous annuel reste un marqueur social fort. La réussite au bac symbolise souvent l’ascension, l’ouverture vers l’université, voire une carrière. À cet égard, le strict encadrement de cette édition ne vise pas seulement à préserver l’équité des épreuves, mais aussi à protéger ce rite de passage si essentiel dans l’imaginaire collectif sénégalais.

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