En juin dernier, la décision d’interdire l’accès des amphithéâtres aux étudiantes accompagnées de jeunes enfants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar avait soulevé une vague d’indignation. Dans une institution qui accueille près de 90 000 étudiants, dont une part importante de femmes, beaucoup jonglent entre examens, vie familiale et garde d’enfants. Face à ce dilemme quotidien, une réponse structurelle commence à émerger.
Une crèche sur le campus, une réponse à un vide ancien
L’UCAD et l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (ANPECTP) ont engagé une réflexion commune pour la création d’une structure d’accueil destinée aux enfants de 0 à 3 ans, au sein même du campus pédagogique. Ce projet s’adresse aux enfants du personnel comme à ceux des étudiantes et étudiants. L’objectif est clair : alléger la charge mentale des jeunes parents en leur offrant un environnement sûr et adapté pour la garde de leurs enfants pendant les heures de cours.
Portée par Mme DIOUF Yaye Khadidiatou Djamil DIALLO, directrice générale de l’ANPECTP, cette initiative ambitionne de rapprocher les dispositifs de prise en charge de la petite enfance des lieux de vie et de travail. La crèche prévue s’inspirera du modèle des Structures de Développement Intégré de la Petite Enfance (SDIPE), conçu selon les exigences du décret n°2024-66, qui encadre désormais strictement l’ouverture et le fonctionnement de ces établissements.
Professionnaliser la garde d’enfants sur les campus
Au-delà de la construction de la structure elle-même, la collaboration prévoit la mise en place de formations spécialisées aux métiers de la petite enfance. Cette approche vise à bâtir une offre éducative et sociale de qualité dès les premières années de vie, tout en créant de nouvelles opportunités professionnelles dans un secteur souvent marginalisé. En intégrant cette filière au sein de l’université, l’UCAD participe également à une reconnaissance institutionnelle de ces métiers.
Pour accompagner cette dynamique, un comité technique mixte ANPECTP–UCAD sera constitué afin d’élaborer une convention officielle. Cette feuille de route définira les modalités concrètes de la coopération : plans architecturaux, critères de sélection des bénéficiaires, modalités de gestion et de financement. Du point de vue des autorités universitaires, représentées par M. Elimane BA, secrétaire général de l’UCAD, cette structure contribuera à améliorer les conditions d’étude et de travail sur le campus, tout en répondant à une demande réelle restée longtemps sans solution.


