Sénégal : Une étudiante menacée d’expulsion obtient un sursis en France

Le parcours de Marie-Thérèse Gomis, étudiante sénégalaise de 34 ans, aurait pu brutalement s’interrompre à quelques semaines d’un examen décisif. Installée légalement en France depuis 2016, elle était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) émise par les autorités des Pyrénées-Atlantiques. Ce 24 juillet, un revirement administratif relance ses perspectives : la préfecture a annoncé le réexamen de son dossier et lui a accordé un titre de séjour provisoire de deux mois.

Une trajectoire académique marquée par la persévérance

Arrivée en France pour suivre un cursus en droit des affaires à Strasbourg, Marie-Thérèse Gomis a enchaîné les étapes universitaires avec constance, malgré les déménagements successifs entre Paris, Mulhouse, Rodez et Bayonne. Aujourd’hui engagée dans un cycle mastère, équivalent à un Bac +5, elle poursuit une spécialisation en ingénierie patrimoniale. Son parcours témoigne d’une résilience rarement vue dans les milieux académiques. Malgré les obstacles, elle s’est forgée un profil reconnu, apprécié et soutenu par ses enseignants, dont Manuel Herrero, qui évoque une étudiante au travail exceptionnel et prometteuse pour le monde professionnel.

Son avenir ne se limite plus à l’obtention d’un diplôme : il s’inscrit déjà dans une insertion professionnelle concrète, appuyée par des promesses de collaboration. Le profil de Marie-Thérèse Gomis correspond à celui que beaucoup de responsables pédagogiques et employeurs affirment vouloir retenir, mais que les politiques migratoires confrontent souvent à des contradictions administratives.

Une mobilisation qui a fait bouger les lignes

L’avis d’expulsion avait provoqué une vague d’indignation dans les cercles éducatifs locaux. Enseignants, camarades de promotion et responsables de formation se sont mobilisés, réclamant que le droit ne se limite pas à une lecture froide des textes, mais tienne aussi compte des efforts concrets d’intégration et de l’utilité sociale de la personne concernée. Cette pression morale a trouvé un écho inattendu : Jean-Marie Girier, préfet des Pyrénées-Atlantiques, a décidé de réexaminer la situation de l’étudiante.

Dans son communiqué, la préfecture évoque l’octroi d’un délai de deux mois, assorti d’un document provisoire de séjour, pour lui permettre de se présenter à son examen prévu en septembre. Une décision rare, mais juridiquement encadrée, qui ouvre une parenthèse d’espoir dans une procédure qui restait jusque-là inflexible.

Entre reconnaissance académique et incertitude administrative

Si la mesure offre un répit, elle ne règle pas définitivement la situation de Marie-Thérèse Gomis, dont le maintien en France au-delà de cette échéance dépendra du résultat de l’examen de son dossier. Ce cas illustre les tensions persistantes entre deux logiques : celle de l’administration, soumise à des règles strictes sur le séjour, et celle des parcours individuels, où des étudiants venus d’ailleurs construisent peu à peu des projets solides, soutenus et structurés.

Au-delà du cas personnel, ce dossier interroge sur la manière dont les politiques migratoires européennes prennent en compte la réalité des trajectoires éducatives. Le destin de cette étudiante sénégalaise, confrontée à la menace d’une expulsion malgré un ancrage universitaire clair, soulève des questions concrètes sur les critères d’acceptabilité et la reconnaissance du mérite.

1 réflexion au sujet de « Sénégal : Une étudiante menacée d’expulsion obtient un sursis en France »

  1. par contre il faut confirmer l’OQTF de SONAGNON……😹​🤣​😂​ depuis 2010, il est en 2è année…

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