Banque : une initiative annoncée de l'AES inquiète la sous-région

L’Alliance des États du Sahel (AES) a présenté son projet de Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID AES), sans indiquer de calendrier précis pour son démarrage. Cette initiative suscite des interrogations sur la stabilité financière et monétaire dans la région, notamment dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).

Un projet bancaire stratégique pour le Sahel

La BCID AES devrait démarrer avec un capital de 500 milliards de francs CFA, alimenté par 5 % des recettes fiscales et 0,5 % des taxes sur les importations. Lors d’une réunion d’experts à Bamako en mai, Alousséni Sanou, ministre malien de l’Économie et des Finances, a indiqué que la banque aura pour mission de « rassembler des fonds à grande échelle » afin de soutenir des projets dans l’énergie, les transports et l’agriculture. L’objectif est de stimuler les investissements et de renforcer la coopération économique entre les États membres.

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Certains observateurs avancent que cette structure pourrait à terme préparer l’émission d’une monnaie propre à l’AES, ce qui provoque des inquiétudes dans les pays encore liés au franc CFA. Cette perspective prend une dimension particulière car l’AES n’est plus membre de la CEDEAO, ce qui modifie ses interactions économiques et politiques avec la région.

Rappel du contexte et cadre institutionnel de l’AES

L’AES a vu le jour après plusieurs crises politiques et sécuritaires touchant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le 16 septembre 2023, ces pays ont signé la Charte du Liptako-Gourma pour établir une alliance de défense mutuelle face aux menaces terroristes et à la criminalité transfrontalière. La confédération a été officialisée le 6 juillet 2024, lors du sommet de Niamey, par l’adoption du Traité instituant la Confédération des États du Sahel.

Le président du Mali, Assimi Goïta, a été nommé à la tête de l’AES, soulignant le rôle central du Mali dans cette initiative. La structure prévoit une coordination pour la sécurité, le développement économique et l’intégration régionale. La sortie de la CEDEAO renforce l’autonomie de l’AES et cadre la création de sa banque confédérale comme un instrument clé pour ses ambitions financières et de développement.

La BCID AES devrait ainsi jouer un rôle majeur dans le financement des projets régionaux et orienter les discussions sur l’intégration économique et monétaire dans la sous-région.

6 réflexions au sujet de “Banque : une initiative annoncée de l'AES inquiète la sous-région”

  1. Très bonne initiative. Du courage à tous les présidents de l’AES et allez toujours vers l’avant pour une vraie et totale indépendance de vos pays. il est également à noter que votre très bonne initiative est à féliciter.

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  2. Merci @Tchité, faut enseigner ça aux ign@res qu’ils comprennent que de 500 ans la France a toujours exploiter l’Afrique, a travers l’esclavage, la colonisation et la neo colonisation ( le Caractère et aures accords coloniaux) trop cest rrop

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  3. CFA, monnaie de la servitude. Idée volée par Dgaul aux allemand pour venir les applique sur les Africains Adomoutons.

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    • il faut créer une monnaie numérique pour les transactions entre operateurs economiques, banque, mines, impôt, etc et le gouvernement. le CFA disparaitre de lui même 😂

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