Le gouvernement burkinabè a annoncé la fin des activités du projet Target Malaria, qui menait des recherches sur des moustiques génétiquement modifiés. La décision, officialisée le 22 août 2025, intervient dans un contexte de critiques répétées visant des initiatives financées par la fondation Gates en Afrique.
Des projets controversés à l’échelle mondiale
Depuis plusieurs années, Bill Gates et sa fondation financent des programmes de recherche et de santé publique en Afrique et ailleurs. Qu’il s’agisse d’expérimentations agricoles, de projets de vaccination ou de solutions de lutte contre le paludisme, ces initiatives sont souvent accueillies avec méfiance par certaines communautés et ONG. Au-delà des débats scientifiques, les critiques portent sur la gouvernance, la transparence et la dépendance technologique que peuvent induire ces programmes. Dans plusieurs pays, des voix réclament davantage de régulation et un contrôle strict des activités de recherche impliquant des organismes vivants modifiés.
C’est dans ce climat que le Burkina Faso a choisi de mettre fin à l’expérience Target Malaria. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a ordonné la fermeture des installations et le scellement des enceintes contenant des moustiques transgéniques. Les échantillons doivent être détruits sous supervision officielle, conformément aux protocoles définis par les autorités nationales.
Des inquiétudes locales sur la biotechnologie
Le projet Target Malaria, porté par un consortium international, avait pour but de réduire la propagation du paludisme grâce à des moustiques mâles génétiquement modifiés, relâchés à Souroukoudingan le 11 août 2025 après validation par les agences nationales compétentes. Toutefois, plusieurs associations locales, dont la Coalition de veille sur les activités biotechnologiques, ont exprimé leurs réserves face à une technologie jugée incertaine et difficile à maîtriser. Elles craignent notamment des effets imprévisibles sur la biodiversité et demandent un suivi renforcé.
La décision burkinabè reflète une volonté de privilégier la prudence dans un domaine scientifique encore en développement, tout en répondant aux préoccupations exprimées par une partie de la société civile.



