Sénégal : Touba, Thiès et Kaffrine éprouvées par de nouvelles inondations

Les pluies des 20 et 21 août ont submergé plusieurs villes du Sénégal. À Touba, Thiès et Kaffrine, les dégâts matériels et humains rappellent l’urgence d’une réponse durable face aux intempéries. Les autorités locales et la société civile appellent à un soutien renforcé.

Touba et Thiès face à l’urgence

La ville sainte de Touba a été frappée par des précipitations intenses qui ont envahi les quartiers de Nguiranène, Keur Niang, Ndamatou, Darou Khoudoss, Darou Marnane et Dianatoul Mahwa. Plusieurs ouvrages de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) ont cédé, entraînant l’évacuation de centaines de familles contraintes d’abandonner maisons et biens. Le secteur de FÉTO concentre le désarroi des habitants, qui dénoncent l’absence de solutions rapides.

Face à cette détresse, Serigne Habibou Mbacké, responsable moral de Touba Ça Kanam, a exhorté l’État et les bonnes volontés à « agir sans délai » pour porter secours aux sinistrés. Il s’est également inquiété de l’affaissement de plusieurs bassins de rétention.

La région de Thiès n’a pas été épargnée. Une pluie soudaine a envahi les quartiers de Médina Fall, Keur Issa, Randoulène, Mbambara et Thialy. Des habitants ont dressé des barricades de fortune pour protéger leurs habitations. Les routes secondaires, totalement submergées, compliquent la circulation et isolent certains secteurs. Plusieurs collectifs citoyens ont renouvelé leur appel à un plan d’anticipation plus solide, à travers une meilleure coordination entre municipalités et services techniques.

Kaffrine et les projets structurels

À Kaffrine, le maire Abdoulaye Seydou Sow a souligné des progrès dans la gestion des eaux cette année, attribués à la collaboration entre l’État, les services techniques et la municipalité. Mais des zones restent encore inondées, notamment du fait des chantiers en cours dans le cadre du programme Promovilles. Le maire a insisté sur la nécessité de finaliser rapidement l’aménagement d’un bassin de rétention près de la voie ferrée, considéré comme stratégique pour sécuriser la ville.

Ces difficultés locales s’inscrivent dans un contexte national. Le ministre de l’Hydraulique est actuellement en tournée dans les zones menacées par la montée du fleuve Sénégal. À Saint-Louis, il a rappelé que plusieurs villes devront être restructurées ou relocalisées, dans le cadre du projet « 10 villes » lancé en 2018 et appelé à être relancé. Cette orientation gouvernementale illustre la volonté d’anticiper des phénomènes climatiques qui se répètent avec une intensité croissante.

Les prochains jours de pluie annoncés testeront la résilience des dispositifs mis en place et détermineront si les mesures locales suffisent à limiter de nouveaux débordements.

Laisser un commentaire