Sénégal : L’élection de la Fédération de football sous tension après une irrégularité

Depuis le 2 août 2025, le scrutin pour la présidence de la Fédération sénégalaise de football n’a toujours pas livré son procès-verbal officiel. L’écart constaté entre le nombre de votants et les bulletins dépouillés soulève de vives interrogations sur la régularité du processus.

Une erreur arithmétique qui retarde la publication

Le silence prolongé de la commission électorale intrigue les observateurs du football national. Alors que 509 électeurs étaient recensés, le dépouillement a révélé 510 bulletins selon Wiwsport. Cette anomalie a plongé les responsables dans une impasse : rendre public un procès-verbal contestable ou suspendre l’annonce officielle pour éviter un contentieux.

Ce manquement vient s’ajouter à un climat de suspicion entretenu par plusieurs acteurs. Le camp de Mady Touré, qui avait déjà dénoncé le déroulement du vote, considère cette situation comme une opportunité pour porter l’affaire devant les juridictions sportives et civiles. L’équipe de la coalition MT 2025 affirme disposer d’éléments probants concernant des pratiques qu’elle juge irrégulières, et prévoit de saisir officiellement les instances une fois le document publié.

Des soupçons de corruption alimentés par des révélations

À ces doutes s’ajoutent des accusations relayées hors des cercles électoraux. Le journaliste Romain Molina a diffusé une vidéo dans laquelle il évoque une transaction de 100 000 FCFA sur le parking du CICAD, présentée comme un exemple de tentative d’influence. Il fait également état d’un séjour d’hébergement à Saly pour certains délégués, financé par le camp de Abdoulaye Fall, interprété par des adversaires comme une manœuvre pour orienter les suffrages.

Ces éléments, bien que non confirmés par les autorités électorales, accentuent la pression sur la Fédération sénégalaise de football, qui doit gérer à la fois la transparence du processus et la légitimité de ses dirigeants. Plusieurs voix du milieu sportif plaident déjà pour une réforme des procédures électorales afin de réduire les zones grises, un sujet qui pourrait être approfondi lors des prochaines assemblées générales.

La publication du procès-verbal reste attendue et conditionnera la suite d’un processus électoral déjà fragilisé par les controverses.

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