Une marche pacifique a été autorisée ce jeudi par le préfet de Dakar. L’initiative, portée par des citoyens et anciens détenus, vise à réclamer une prise en charge des victimes des répressions politiques entre 2021 et 2024, dans un contexte marqué par le décès de Pape Mamadou Seck.
Une mobilisation pour “mettre la pression à la justice”
Le décès récent de Pape Mamadou Seck, ex-détenu devenu symbole de ces répressions, a ravivé le débat sur la situation des milliers de personnes arrêtées lors des manifestations entre mars 2021 et février 2024. Selon les organisateurs, plus de 260 anciens détenus traînent encore des séquelles lourdes après leur passage en prison.
Lors d’une conférence de presse, les initiateurs ont tenu à préciser : « Nous ne parlons au nom d’aucune organisation, cette démarche est une initiative citoyenne ». Ils ont rappelé que leur action trouve écho dans les propos récents du président de la République, affirmant que « le temps de la justice doit être le temps des hommes ». La marche de ce jour sera marquée par la présence d’anciens détenus et de familles de victimes.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté ses condoléances à la famille de Pape Mamadou Seck, soulignant l’importance de répondre aux attentes de justice.
Un processus judiciaire déjà amorcé
Le débat sur la responsabilité des violences s’est également invité dans les institutions. Dans un courrier daté du 1ᵉʳ août, le garde des Sceaux a indiqué avoir reçu, via le directeur de cabinet du président, une lettre ouverte signée par Pape Abdoulaye Touré au nom des victimes. Il a précisé avoir saisi le procureur général près de la Cour d’appel de Dakar afin d’engager des poursuites concernant « les dix faits » mentionnés.
Cette démarche judiciaire ne convainc toutefois pas tous les acteurs. Les organisateurs de la marche estiment que seule une mobilisation citoyenne permettra de maintenir la pression et d’accélérer les procédures.
La manifestation de ce samedi s’inscrit ainsi dans une dynamique de reconnaissance et de réparation pour les victimes des répressions politiques récentes.


