Bénin : Une semaine consacrée à la « Dignité Menstruelle » 

Du 25 au 31 août 2025, le Bénin a vécu une première historique avec l’organisation de la Semaine de la Dignité Menstruelle (SEDIM), initiée par la Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement (FJAD) avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et de l’ONG Equipop. Pendant sept jours, acteurs institutionnels, organisations féministes, jeunes, artistes et professionnels de santé ont pris part à une série d’activités pour briser les tabous autour des menstruations et affirmer un principe : la dignité menstruelle est une question de santé publique, de droits humains et de justice sociale.

La cérémonie d’ouverture, à la Place de l’Amazone, a été marquée par un discours de Bénédicta Aloakinnou, présidente de la FJAD et coordonnatrice du projet Menstruation for Dignity. Dans un oratoire puissant, elle a redonné sens au symbole du rouge : « Ce rouge-là, nous sommes venus le réhabiliter. Nous sommes venus dire qu’il n’est ni honte, ni tabou, ni impureté. Nous sommes venus dire qu’il est santé, qu’il est dignité. » Pour elle, la SEDIM constitue « un événement inédit au Bénin et dans l’histoire des droits des femmes », un espace pour transformer les mentalités et ouvrir un débat inclusif autour des règles, longtemps réduites au silence et à la stigmatisation.

Une mobilisation multisectorielle

La SEDIM a rassemblé plusieurs personnalités, dont le Directeur départemental des Affaires sociales et de la Microfinance, Noah Agbaffa Padonou, qui a insisté sur la nécessité d’« intégrer la dignité menstruelle dans les politiques sociales et éducatives » et de « mettre fin à la déscolarisation des jeunes filles liée aux règles ».

La représentante du médecin coordonnateur de la zone sanitaire de Cotonou 6 a, pour sa part, rappelé que « la santé menstruelle n’est pas seulement une affaire de femmes, mais une responsabilité collective qui interpelle la société entière ». Elle a invité familles, leaders religieux et enseignants à ouvrir la discussion et à promouvoir une culture de respect et de soutien.

Des activités pour libérer la parole

Tout au long de la semaine, de multiples initiatives ont nourri le débat :

  • Ateliers pratiques de fabrication de kits menstruels réutilisables ;
  • Atelier “Art & Dignité Menstruelle” mêlant peinture, slam et expression créative ;
  • Laboratoire de contenus engagés, avec la production de vidéos et performances pour changer le narratif ;
  • Panels de discussion réunissant responsables politiques, acteurs associatifs et professionnels de santé autour du thème « Au rouge pour la dignité menstruelle : Santé, Dignité, Justice ».

Ces activités ont permis de libérer la parole des jeunes, de déconstruire les stéréotypes et de promouvoir des solutions concrètes. En clôturant cette première édition, Bénédicta Aloakinnou a insisté sur la portée de ce mouvement : « Rien ne peut éteindre la flamme de la dignité des personnes menstruées. Aujourd’hui, le rouge n’est plus une tâche, c’est une déclaration. » La SEDIM 2025 s’est achevée sur une note d’engagement collectif : transformer durablement les perceptions et garantir l’accès à l’information, aux soins et aux produits menstruels pour toutes les filles et femmes du Bénin.

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