Élections de 2026 au Bénin: Les pièges qui guettent les signataires d'accords de gouvernance

À l’approche des élections générales de 2026 au Bénin, le nouveau code électoral, adopté en mars 2024, redessine le paysage politique et électoral du pays. Ce texte législatif, salué par certains comme une avancée pour la consolidation de grands partis à ancrage national, introduit des concepts inédits qui suscitent autant de confusion que d’espoir. Au cœur des débats se trouve la distinction cruciale entre les désormais interdites « alliances ou coalitions » et les « accords de gouvernance ou législatifs » qui, eux, sont autorisés. Si ces accords se présentent comme une bouée de sauvetage pour de nombreuses formations politiques, ils comportent également des pièges redoutables pour leurs signataires. L’interdiction des alliances et coalitions est l’une des dispositions les plus significatives du nouveau code. Elle met fin à la pratique qui permettait à plusieurs partis, souvent de bords politiques similaires, de présenter une liste unique de candidats aux élections législatives et communales. Désormais, chaque parti est contraint de faire campagne et de présenter ses propres listes de candidats, une mesure qui vise à renforcer leur autonomie et à les obliger à construire une base électorale solide à l’échelle nationale. Avec la réforme, le législateur a introduit la possibilité de signer des accords de gouvernance ou législatifs. Ces accords permettent aux partis de s’entendre avant les élections pour collaborer, soit au parlement, soit au gouvernement, en cas de victoire. Cependant, ces accords ne constituent pas une liste électorale commune. Chaque parti va à la bataille électorale avec sa propre liste, le sort de chacun étant directement lié à son score individuel.

Complexité des accords

C’est justement dans le cadre des accords législatifs que se cachent les écueils les plus périlleux. Le code électoral stipule que, pour être éligible au partage des sièges au parlement, une liste de partis doit d’abord obtenir au moins 20 % des suffrages exprimés dans chaque circonscription électorale. C’est une barrière difficile à franchir pour la plupart des partis, à l’exception des plus puissants. L’accord législatif offre alors une solution : les partis signataires peuvent sommer leurs suffrages pour atteindre le seuil de 20 % dans une circonscription, à condition que chacun d’eux ait au préalable obtenu au moins 10 % des suffrages au niveau national. Et c’est ici que réside la plus grande vulnérabilité. La question qui se pose est la suivante : que se passe-t-il si l’une des parties signataires de l’accord n’atteint pas ce seuil de 10 % au plan national ? Le code électoral est sans appel : si un parti échoue à franchir cette barre, il ne sera pas éligible au partage des sièges, et ce, même si l’ensemble des partis signataires de l’accord a collectivement atteint le seuil des 20 % dans les circonscriptions. En d’autres termes, si tous les signataires de l’accord de gouvernance n’obtiennent pas les 10 % requis pour être éligibles au partage des sièges, tous les signataires sont alors réduits à néant et n’obtiendront aucun siège. Le sort de l’accord est donc dépendant de la performance de chaque membre individuel. Cette disposition est un véritable piège pour les partis, car elle impose une obligation de résultat individuel tout en s’inscrivant dans une logique collective. Un maillon faible au sein de l’accord peut compromettre la représentation parlementaire de l’ensemble du bloc. Un autre risque, moins juridique mais tout aussi redoutable, concerne la fidélité des signataires. Une fois les élections passées, rien ne garantit que tous les membres d’un accord respecteront les engagements pris. Des divergences d’intérêts, des ambitions personnelles ou des désaccords sur la répartition des postes peuvent faire voler l’accord en éclats, laissant les partis les moins forts en position de faiblesse. Le nouvel environnement politique exige donc une confiance et une cohésion sans faille entre les partenaires.

Les partis soumis à un grand dilemme

En somme, le nouveau code électoral du Bénin, loin d’être un simple texte technique, est une réforme politique profonde. En interdisant les alliances et en réglementant les accords, il cherche à assainir le paysage politique en forçant les partis à se professionnaliser et à gagner une légitimité à l’échelle nationale. Cependant, il place également les signataires d’accords de gouvernance devant un dilemme complexe : unir leurs forces pour dépasser les seuils, mais au risque de voir leurs efforts anéantis si l’un d’eux ne parvient pas à se maintenir à flot. Pour les élections de 2026, la stratégie des partis ne se limitera plus à la seule recherche de la popularité, mais devra aussi être une savante évaluation des risques et un engagement à la solidité de leurs partenaires.

11 réflexions au sujet de “Élections de 2026 au Bénin: Les pièges qui guettent les signataires d'accords de gouvernance”

  1. vous vous contredisez. il faut juste retenir ceci: si un parti politique malgré l’obtention. des 20% dans l’accord de gouvernance n’a pas pu avoir 10% sur le plan national , il ne participe pas au partage de voix. C’est seulement ce parti qui ne participe pas au partage de voix les autres étant qualifiés raflent tout

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  2. vous vous contredisez. il faut juste retenir ceci: si un parti politique malgré l’obtention. des 20% dans l’accord de gouvernance n’a pas pu avoir 10% sur le plan national , il ne participe pas au partage de voix. C’est seulement ce parti qui ne participe pas au partage de voix les autres étant qualifiés rafle tout

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    • attention…
      sa côte part.. dans les 20/100..est retirée.. aussi..avec en prime..un coup de pied..dans le cu.. renvoyé comme..un malpropre 😂

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      • Très juste 👍🏾. Si sur le plan national il ne réunit pas les 20%, il défait automatiquement l’accord de gouvernance dans la circonscription où il a pu réunir 20% avec ses partenaires conventionnels. Ceux-là en dessous donc de 20% ne peuvent plus se répartir les sièges. Hum ça c’est affaire vraie vraie. God, have mercy upon us🙏🏾

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        • Très juste 👍🏾. Si sur le plan national il ne réunit pas les 10%, il défait automatiquement l’accord de gouvernance dans la circonscription où il a pu réunir 20% avec ses partenaires conventionnels. Ceux-là en dessous donc de 20% ne peuvent plus se répartir les sièges. Hum ça c’est affaire vraie vraie. God, have mercy upon us🙏🏾

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  3. Ce code electoral est un piège à crabes. Vraiment !!!
    Tout a été mis en œuvre pour que l’opposition soit battue non pas dans les urnes mais sur tapis vert .
    Ce que je viens de lire ( article) me donne des sueurs froides. Ceux qui ont été à l’initiative de la rédaction de ce code electoral sont des ennemis de la démocratie.
    Cherchez l’erreur

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    • Tu es tellement..id iot..que c est maintenant que tu comprends les choses
      Je sais que tu vas comprendre.. lorsque je dis qu’il n aura pas d élections..
      Il n a pas d autres alternatives.. que ce je propose
      Les faits me donneront raison
      Génie en analyses prospectives..oblige..!!!

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