Quand Zelensky prend le risque de critiquer Trump

Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, s’est exprimé récemment sur la manière dont un sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine aurait profité à Moscou – sans la présence de Kiev. Cette critique, rare et directe, intervient alors que l’Ukraine tente de consolider ses alliances dans un conflit toujours intense. Selon Zelensky, en excluant son pays des discussions, Trump aurait offert à Poutine la victoire diplomatique qu’il recherchait. L’enjeu est de taille : défendre la voix ukrainienne dans un dialogue planétaire dominé par deux puissances.

Le silence après une rencontre explosive

Quelques mois plus tôt, Zelensky avait connu un moment critique avec Trump. Fin février 2025, leur entrevue à la Maison-Blanche a tourné au désastre diplomatique : un accord sur les ressources minérales devait être signé, mais Trump et son vice-président JD Vance l’ont publiquement réprimandé. La réunion s’est achevée abruptement, sans signature, et Zelensky a quitté l’enceinte sous pression . Depuis, l’Ukraine avait soigneusement évité de critiquer ouvertement le président américain, sans doute par prudence vis-à-vis de l’aide et des enjeux stratégiques en cours.

La récente mise au point de Zelensky s’appuie sur cette décision de retrait prolongé : ne pas attaquer frontalement Trump lui avait permis de préserver le lien avec Washington, mais d’un autre côté, cette retenue a limité sa liberté de parole. En faisant remarquer que Trump aurait ainsi « donné à Poutine ce qu’il voulait », il souligne que le Kremlin a su tirer parti d’un dialogue bilatéral exclusif, à l’image d’un sportif qui s’emparerait du ballon quand l’adversaire est absent du terrain.

Un jeu à plusieurs dimensions

Mélangeant approche stratégique et prise de position métaphorique, Zelensky a modifié subtilement le paysage diplomatique. Son intervention peut être vue comme une tentative de réveiller les partenaires occidentaux, de rappeler que les décisions sur l’Ukraine ne peuvent se prendre sans elle. D’une certaine manière, cette critique agit comme un signal lancé à ceux qui pourraient se lasser de la guerre – une façon de dire : « Aujourd’hui, mes mots sont mes armes ». En arrière-plan, l’Europe observe, consciente que le silence prolongé de Zelensky ne durera plus.

Zelensky a choisi de briser un silence prudent, en rappelant que les attentes stratégiques ne peuvent ignorer l’acteur premier du conflit ukrainien. Sa critique, plus mesurée qu’un affront ouvert, vise à rééquilibrer une scène internationale où il se sentait trop longtemps invisible. Depuis leur éclatante mésentente de février dernier, le président ukrainien trace désormais une ligne claire : sa voix doit compter quand il est question de l’avenir de son peuple — et il ne cèdera pas ce droit, nécessaire et immédiat.

2 réflexions au sujet de “Quand Zelensky prend le risque de critiquer Trump”

  1. « Aujourd’hui, mes mots sont mes armes »

    Zobenski fait de la com’ depuis le début. C’est normal, il vient du monde de la TV et il ne connait rien d’autre.
    On ne gagne pas une guerre avec des slogans de pub TV.

    Poutine a très clairement fait comprendre que la décision se fera sur le champ de bataille. Personne ne l’en empêchera parce que personne n’en a les moyens, Trump l’a enfin compris même s’il joue les matamores.

    Ceux qui disent qu’on gagne une guerre avec des mots sont des menteurs qui cachetonnent sur LCI et d’autres merdias.

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  2. « Cette critique, rare et directe »

    Rare depuis que Trump a été élu. Zobenski avait fait ouvertement campagne contre Trump. Trump est rancunier. Trump n’a pas oublié. Trump n’oublie jamais les affronts. Trump va faire payer le nain vert.

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