Dakar célèbre cette semaine l’héritage politique et culturel de l’ancien chef de l’État Abdou Diouf. Deux journées, le mardi 2 et le samedi 6 septembre 2025, sont consacrées à sa mémoire par la Fondation Abdou Diouf Sport-Vertu. L’événement associe conférences, expositions et témoignages de figures politiques et culturelles. Cette initiative illustre la volonté de maintenir vivante l’influence intellectuelle et morale de celui qui a dirigé le pays durant près de vingt ans.
Un programme riche entre conférences et expositions
La Fondation Abdou Diouf Sport-Vertu a choisi de placer la célébration sous le signe du dialogue entre mémoire et avenir. Les activités s’ouvrent ce mardi 2 septembre au Musée des civilisations noires de Dakar, par un mot de bienvenue du directeur de l’institution, le professeur Mouhamed Abdallah Ly. Le président de la Fondation, Moustapha Tall, prendra ensuite la parole, suivi du message officiel du représentant du chef de l’État.
La conférence inaugurale est confiée au philosophe Souleymane Bachir Diagne, figure intellectuelle de renom. Le programme prévoit également des témoignages d’acteurs de la vie publique tels que Aminata Mbengue Ndiaye, Mansour Mbaye, Sidiki Kaba, Abdoulaye Makhtar Diop et l’architecte Pierre Goudiaby Atepa. Ces interventions doivent rappeler l’empreinte de Diouf dans la construction démocratique du Sénégal.
Abdou Diouf, un héritage politique et diplomatique durable
Abdou Diouf, né en 1935, reste une figure centrale de l’histoire sénégalaise contemporaine. Devenu président le 1er janvier 1981 après la démission volontaire de Léopold Sédar Senghor, il dirige le Sénégal jusqu’en 2000. Sous son mandat, le multipartisme est consolidé et des réformes économiques profondes sont menées, dans un contexte marqué par l’influence des bailleurs internationaux. Réélu en 1983, 1988 et 1993, il est finalement battu en mars 2000 par Abdoulaye Wade, scellant une alternance démocratique saluée à l’échelle internationale.
Après la présidence, Diouf poursuit sa carrière sur la scène mondiale. De 2003 à 2014, il occupe le poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). À ce titre, il œuvre pour la promotion de la langue française et des valeurs démocratiques dans l’espace francophone, consolidant son image d’homme de dialogue et de médiation. Cette dimension internationale nourrit encore aujourd’hui les témoignages de respect qui lui sont adressés dans des rencontres publiques comme celles de Dakar.
Le Sénégal se prépare ainsi à honorer son ancien chef d’État par une série d’événements où mémoire, savoir et témoignages se conjuguent pour rappeler son rôle dans l’histoire politique nationale et internationale.


