Loyers en Afrique : top 10 des villes les plus chères selon Numbeo

L’urbanisation rapide et la demande croissante de logements ont fait grimper les loyers dans plusieurs grandes villes africaines. Depuis quelques années, la spéculation immobilière s’est intensifiée, portée par l’expansion démographique et l’arrivée de capitaux privés cherchant à investir dans des marchés en pleine croissance. Des métropoles comme Lagos, Nairobi ou Casablanca sont devenues des symboles de cette dynamique où la rareté du foncier et la pression urbaine transforment profondément l’accès au logement. C’est dans ce cadre que le site Numbeo a publié son classement 2025 des villes africaines les plus coûteuses pour les locataires.

Lagos en tête, le Maroc bien positionné

Selon les données de Numbeo, Lagos (Nigeria) arrive en tête du classement continental avec un indice de loyer élevé, confirmant la pression immobilière dans la plus grande ville d’Afrique de l’Ouest. Cape Town en Afrique du Sud et Nairobi au Kenya complètent le trio de tête. Ces métropoles attirent une population active importante et de nombreux investisseurs étrangers, ce qui alimente la hausse des loyers.

Le Maroc se distingue également avec Rabat et Casablanca occupant respectivement la quatrième et la cinquième place du classement. Ces deux villes connaissent une forte demande locative, notamment dans les quartiers d’affaires et les zones résidentielles proches des pôles économiques. La combinaison d’un marché immobilier attractif et d’une offre de logements limitée contribue à maintenir des loyers élevés.

Derrière ces grandes villes, on retrouve Accra (Ghana), Kampala (Ouganda), Kigali (Rwanda), Dakar (Sénégal) et Abidjan (Côte d’Ivoire), qui ferment la marche du top 10. Dans la plupart de ces capitales, la hausse des loyers s’explique par un déséquilibre persistant entre la demande et l’offre, accentué par l’urbanisation rapide et l’insuffisance de logements accessibles.

Un indicateur des fractures urbaines africaines

Le classement de Numbeo montre plus qu’une simple hiérarchie des prix : il reflète la transformation des espaces urbains africains. La montée des loyers traduit la tension entre modernisation des villes et pouvoir d’achat limité d’une grande partie des habitants. Dans certaines capitales, les loyers mensuels pour un appartement de taille moyenne peuvent représenter plusieurs mois de salaire pour un employé local, accentuant les disparités sociales.

Cette évolution s’accompagne de nouveaux comportements immobiliers : colocation entre jeunes actifs, développement de résidences sécurisées, et émergence de quartiers périphériques plus abordables. Si ces tendances favorisent parfois une meilleure planification urbaine, elles posent aussi la question de l’inclusion dans les grandes métropoles africaines.

Numbeo, dont les données reposent sur les déclarations d’utilisateurs, ne prétend pas à une précision absolue, mais son classement offre un aperçu utile des tendances actuelles. Il reflète la manière dont les villes africaines, à des rythmes différents, se transforment sous l’effet de la croissance économique, de la spéculation et de la recherche d’un logement décent.

Les écarts de loyers observés entre Lagos, Casablanca ou Dakar traduisent les contrastes d’un continent en mutation rapide. Alors que les capitales africaines poursuivent leur modernisation, la question du logement abordable devient centrale pour assurer un développement urbain équilibré.

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