Sanctions US contre la Russie : la Chine s'oppose

Pékin a de nouveau dénoncé ce qu’elle considère comme une dérive du droit international. Ce jeudi, Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exprimé l’opposition ferme de la Chine aux sanctions américaines visant Rosneft et Lukoil, deux des principales compagnies pétrolières russes. Selon lui, ces mesures n’ont aucune base légale internationale et ne disposent d’aucune autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies rapporte Newsweek.

Cette déclaration fait suite à l’annonce du département du Trésor américain, qui a placé les deux géants énergétiques russes sur sa liste noire pour accroître la pression sur Moscou. Washington souhaite ainsi forcer la Russie à mettre fin à la guerre contre l’Ukraine, une initiative relancée par le président Donald Trump, après le refus du Kremlin d’accepter le plan de cessez-le-feu qu’il avait proposé.

Du côté chinois, cette nouvelle salve de sanctions est perçue comme une atteinte aux principes fondamentaux des relations internationales. Pékin estime que l’usage répété de mesures coercitives unilatérales menace la stabilité économique mondiale et fragilise les mécanismes multilatéraux censés garantir un équilibre entre les puissances.

L’Europe durcit également le ton contre Moscou

Ces tensions diplomatiques s’ajoutent à une série d’initiatives occidentales récentes. Ce 23 octobre 2025, l’Union européenne a adopté son 19e paquet de sanctions contre la Russie, comprenant notamment une interdiction partielle des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe comme nous l’avons annoncé précédemment. Bruxelles entend ainsi restreindre davantage les revenus énergétiques du Kremlin. Toutefois, ces mesures divisent certains États membres, partagés entre fermeté politique et crainte d’un impact économique sur leurs propres approvisionnements.

L’accumulation de sanctions occidentales, qu’elles viennent des États-Unis ou de l’Union européenne, crée un climat de tension internationale où chaque décision économique devient un signal géopolitique. C’est précisément sur ce terrain que Pékin souhaite se démarquer : plutôt que d’alimenter la confrontation, la Chine cherche à préserver son rôle de puissance économique partenaire, sans rompre avec son allié russe.

Une opposition stratégique à portée mondiale

La réaction de Pékin n’est pas seulement diplomatique ; elle traduit une lecture stratégique du nouvel ordre économique mondial. La Chine, principal acheteur de pétrole russe, voit dans ces sanctions un risque direct pour la sécurité de ses approvisionnements énergétiques. En rejetant la légitimité des sanctions américaines, elle défend aussi sa propre liberté d’action commerciale et politique.

Au-delà de la rivalité sino-américaine, cette prise de position souligne un clivage idéologique : d’un côté, les puissances occidentales qui recourent aux sanctions pour contraindre ; de l’autre, les acteurs comme la Chine qui prônent la souveraineté nationale et la non-ingérence. Ce désaccord, qui dépasse le cas russe, façonne désormais les équilibres économiques et diplomatiques mondiaux.

1 réflexion au sujet de « Sanctions US contre la Russie : la Chine s'oppose »

  1. Dur à admettre pour un européen mais les Chinois ont raison.
    Les états occidentaux sont des états voyous qui commettent leurs méfaits au nom de la démocratie, du droit, de l’ordre etc

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