Le journaliste et homme d’affaires sénégalais Madiambal Diagne devait comparaître ce lundi 28 octobre devant le tribunal de Versailles, en France. Poursuivi pour des soupçons de flux financiers illicites estimés à 21 milliards de FCFA, il a obtenu, par la voix de ses avocats, le report de son audience au 4 novembre. L’intéressé, qui se dit victime d’un “dossier politique”, n’est plus soumis à l’obligation de pointage imposée lors de sa mise sous contrôle judiciaire. Les enjeux de cette procédure dépassent désormais la seule sphère judiciaire, alors que Dakar attend son extradition.
Un report d’audience et une stratégie de défense réaffirmée
L’audience de ce lundi à Versailles devait marquer une étape clé dans la procédure engagée contre Madiambal Diagne, arrêté le 21 octobre dernier en France. Selon ses avocats, la défense a obtenu le renvoi du dossier au 4 novembre, estimant que les éléments présentés nécessitaient davantage d’examen. Ce report intervient alors que le journaliste, ancien directeur du groupe Avenir Communication, a été remis en liberté tout en demeurant sous contrôle judiciaire.
L’homme d’affaires, connu pour ses prises de position dans les médias sénégalais, considère que les poursuites engagées contre lui relèvent d’un règlement de comptes. Ses conseils affirment que leur client “fait face à une instrumentalisation de la justice”, une ligne défensive qui sera au cœur de la prochaine audience. Cette affaire, suivie de près au Sénégal, continue d’alimenter de nombreux débats sur la frontière entre justice et politique, un sujet déjà évoqué dans plusieurs tribunes en ligne.
Un dossier à ramifications familiales et financières complexes
Interpellé en France alors qu’il faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire sénégalais, Madiambal Diagne est visé par une enquête ouverte par le Pool judiciaire financier de Dakar. Les enquêteurs soupçonnent des mouvements de fonds d’origine indéterminée estimés à plus de 21 milliards de FCFA. Ces montants, selon les autorités, auraient transité par divers canaux entre le Sénégal et l’étranger, dans un contexte de contrôle renforcé des flux financiers.
Le dossier a pris une dimension encore plus sensible après la mise en détention à Dakar de son épouse et de leurs deux enfants majeurs, également cités dans le cadre de cette même enquête. Selon les éléments communiqués par la presse nationale, leur arrestation serait liée à des soupçons de complicité ou de dissimulation d’actifs. Cette évolution dramatique a suscité une vague de réactions dans les milieux médiatiques sénégalais, où plusieurs confrères appellent à un traitement équitable du dossier.
Ce cas illustre la portée transnationale des affaires économiques impliquant des ressortissants sénégalais et souligne la coopération judiciaire croissante entre Paris et Dakar. Si l’extradition de M. Diagne devait être validée, elle constituerait un précédent notable dans les relations judiciaires entre les deux États. Plusieurs observateurs rappellent que le cadre juridique de ces procédures repose sur la convention bilatérale d’entraide signée entre les deux pays.
La prochaine audience, prévue le 4 novembre, devrait déterminer la suite donnée à la demande d’extradition du journaliste vers le Sénégal, où le volet principal de l’enquête est en cours d’instruction.



