Réflexion

/food/iculture.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » »  » />Les enjeux du livre scolaire
Auteurs, éditeurs, falsificateurs, enseignants et apprenants, toute la nation. Pour tous, le livre scolaire a des intérêts de taille. Le livre scolaire est et demeure avant tout la base des formations, les formations de base en particulier. Son absence équivaut à un enseignement raté. Il est en effet une fontaine principale des qualités que dispense la pédagogie.

Celle-ci dépend, autrement dit des livres. La majorité de ce que l’instituteur donne comme connaissance ou formation n’est t-il pas la chose des manuels scolaires. A cet effet il importe de contrôler le contenu de ces livres. D’après les témoignages de certains acteurs du milieu éducatif, le fond des dits manuels doit, à l’ère d’aujourd’hui, être la substance de nos valeurs culturelles et de nos projets de société. C’est dire que l’époque de Mamadou et Binéta, par exemple, est passé. Car justifient t-ils, notre histoire telle qu’écrite par les autres contient des affirmations, des oblitérations de la vérité et des omissions fâcheuses ». «Si nous convenons de la nécessité d’en faire une narration qui nous soit propre, quoi de plus logique que la capacité de produire et de diffuser cette histoire nous échoit? » se demandent t-ils. Ceci, pour familliariser déjà dès la base, les enfants à la culture de leurs pères et aïeux.

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Outre l’éducation, le livre scolaire est aussi pourvoyeur de capitaux. Les auteurs et maisons d’éditions n’en bénéficient pas peu. Les fruits coulent beaucoup plus lorsqu’il y a plus de livre au programme. Il est aussi à signaler que les réseaux organisés de la piraterie et de la contrefaçon bouffent eux aussi. «Chez nous aujourd’hui, la piraterie du livre scolaire prend de plus en plus la forme d’un crime organisé, à ciel ouvert. De nombreux libraires qui ont pignon sur rue dans nos grandes villes ont rejoint les rangs des contrefacteurs et des pirates ; ils mêlent allègrement, comme les faux monnayeurs, le vrai et le faux, le livre original dont ils commandent des quantités symboliques auprès des éditeurs et les livres contrefaits dont ils entretiennent les circuits de production clandestine. Ces libraires vendent généralement à des parents analphabètes ou distraits les livres piratés.» Triste. Ceci ne permet pas aux auteurs et éditeurs de vivrent pleinement de leur savoir. Curieux, les détriments de la contrefaçon et de la piraterie des livres, les scolaires surtout sont immenses. Les auteurs voient leurs produits remplir les sacs des élèves, sans pouvoir en tirer profit. «Quant aux éditeurs, ils perdent l’unique chance qu’ils ont, sous nos latitudes, de vendre un livre à plus de 1000 exemplaires.»

Blaise Ahouansè

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