Les failles du football national

La défaite des Ecureuils du Bénin, dimanche dernier au stade  de l’amitié de Kouhounou, est  due, selon les férus du cuir rond, à la crise qui secoue la Fédération béninoise de football (Fbf), depuis le 20 décembre 2010. Et le mythe d’invincibilité de l’équipe nationale est désormais brisé. 6 buts à 2. Tel est  le score par lequel les Eléphants de la Côte d’ivoire ont battu les Ecureuils du Bénin, lors de la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Gabon /Guinée Equatoriale 2012. Cette cuisante défaite à domicile, au stade de l’Amitié, restera gravée dans les mémoires des Béninois et vient mettre en relief la crise profonde que traverse le football béninois depuis des mois.

Le soi-disant mythe de l’invincibilité à Kouhounou est désormais rangé aux placards et de la pire des manières. Et pour que le 11 Onze national renoue avec le succès sur ses propres installations, certaines personnes préconisent d’exorciser la pelouse du stade de l’amitié. D’autres affirment qu’il faut repenser la formation des jeunes joueurs à la base, en demandant à l’Etat de plus s’impliquer à soutenir les centres de formation. L’exemple des joueurs du club de l’Association sportive du Port Autonome de Cotonou (Aspac) est là. Ceux-ci ont été formés dans le centre de formation Sports-Etudes de Tanéka, à Natitingou, ville située à plus de 600 km au nord-ouest du Bénin. L’ossature de l’équipe nationale olympique est constituée en grande majorité des joueurs venus de ce centre. On n’oubliera pas le Centre international de football Ajavon Sébastien (Cifas) où un travail appréciable se fait pour assurer la relève. Le cadre qu’offre le Cifas est approprié pour la formation des jeunes et l’avenir du football béninois, comme des nations de grande expérience, se trouve dans un certain travail à la base.

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Les Ecureuils ont perdu le match contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire à cause de la mauvaise préparation de la sélection nationale et la crise au sein de la famille sportive. Cette crise a créé la désunion au sein des amoureux du cuir rond. Deux forces antagonistes se sont opposées dimanche dernier au stade de  l’amitié de Kouhounou, dont une a souhaité et obtenu la lourde défaite à son équipe. L’Union sacrée autour de l’équipe nationale – ce qui était sa force- a fait place à la division. Douze (12) des quinze (15) membres du comité exécutif de la Fédération béninoise de football (Fbf) avaient démissionné. Les raisons évoquées sont, entre autres, la gestion calamiteuse de la Fédération. Deux camps  se sont constitués pour s’affronter. Le premier est celui de Victorien Attolou qui œuvre pour le progrès et le deuxième celui d’Anjorin Moucharafou et ses partisans. Eux, visiblement, ne souhaitent que le statut quo. De sorte qu’aucune rencontre amicale n’a été disputée et ainsi la préparation des Ecureuils est restée bâclée.

En conséquence, les coéquipiers du capitaine Stéphane Sessègnon ont été sévèrement laminés par les Ivoiriens à Accra comme à Cotonou. Ces défaites ont hypothéqué les chances de qualification des Ecureuils pour la phase finale de la Can 2012 avec pour effet la dissolution du staff technique décrétée par le ministre des sports.

A quand la reprise du championnat?

L’autre facette de la lourde défaite des Ecureuils, est le manque de compétition de certains joueurs de  l’équipe nationale. L’entraîneur des Eléphants, François Zahoui, l’a confirmé: «l’équipe béninoise doit avoir des joueurs qui ne sont pas en compétition. L’équipe ne peut être conquérante». Comme on le constate, la reprise du championnat professionnel pose problème et les protagonistes de la crise du football sont vivement interpellés. Ils doivent accorder leurs violons afin de permettre aux joueurs des clubs de renouer avec les stades. Cela ne sera que bénéfique pour les joueurs et le public.

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