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Situation au Mali : déclaration conjointe du Parti Communiste du Bénin et du Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque

Avec la crise qui frappe le système capitaliste, la plus grave depuis 1929, les rivalités entre les grandes puissances impérialistes pour le repartage du monde se sont exacerbées ; elles s’étendent particulièrement au continent africain, objet de leurs convoitises tout comme celles des nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, etc.

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Ainsi, depuis l’année 2010, la sous-région ouest africaine et particulièrement la zone sahélo-saharienne est marquée par les ingérences et interventions militaires des puissances impérialistes sous le prétexte de « la lutte contre le terrorisme », le grand banditisme transfrontalier, les narcotrafiquants, etc.

En réalité les enjeux véritables de ces ingérences et interventions militaires des grandes puissances impérialistes sont :

– Politiques, géostratégiques, et militaires en rapport avec la lutte pour le repartage du monde et du continent africain :

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– Economiques (accès au pétrole du golfe de Guinée, de l’uranium du Niger et des métaux précieux dont regorge la sous-région, de l’énergie solaire, du cacao, du café, etc.)

– La lutte des impérialistes anglo-saxons (USA, Grande Bretagne) et français pour contrer la pénétration dans la sous-région de nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, etc. ;

– La volonté des puissances impérialistes d’étouffer toute sorte de contestation des masses populaires acculées à la misère et souffrant du manque de liberté politique, ainsi que de la répression exercée sur elles par des pouvoirs corrompus, leur volonté d’écraser tout mouvement révolutionnaire insurrectionnel.

La crise politico-militaire au Mali, caractérisée par la gestion chaotique et mafieuse du régime d’ATT, la sécession du Nord du pays et le coup d’Etat militaire du CNRDRE (Comité National de redressement, de défense et de restauration de l’Etat) le 22 mars 2012, l’occupation militaire depuis janvier 2012 du Nord-Mali par le MNLA et les djihadistes (AQMI, Ansar Dine, Mujao, BokoHaram, etc.) se situent dans ce contexte d’ensemble.

La crise politico-militaire au Mali a des conséquences graves pour les pays voisins (notamment la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie) et l’ensemble des pays de la sous-région ouest africaine (déstabilisation des Etats, prolifération des armes déplacement massif des populations vers le sud du Mali et aussi des centaines de milliers de réfugiés dans les pays voisins).

Cette crise malienne bien que provoquée en sous-main par les puissances impérialistes françaises en particulier se révèle par ses conséquences locales et régionales commeune menace pour les intérêts de l’impérialisme, notamment français au Mali et dans la sous-région. D’où les manœuvres de préparation d’une intervention militaire ouverte au Mali que doivent mener les troupes fournies par les pays membres de la CEDEAO et de l’UA avec l’appui logistique des grandes puissances (USA, France, UE), de l’ONU et de l’OTAN sous le prétexte de sécuriser la transition, de « rétablir la vie constitutionnelle », de « rétablir l’intégrité territoriale du Mali » et de « lutter contre le terrorisme ».

Les deux partis : le Parti Communiste du Bénin et le Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque déclarent qu’il s’agit d’un plan réactionnaire des puissances impérialistes et de leurs alliés dans la sous-région pour maintenir et renforcer leur domination.

Face à cette situation grave et lourde de dangers pour le prolétariat et les peuples du Mali et des autres pays de la sous-région ouest-africaine, le PCB et le PCRV :

1°) Dénoncent la présence des troupes d’agression étrangères impérialistes en Afrique de l’Ouest, particulièrement dans la zone sahélo-saharienne et exigent leur départ.

2°) Condamnent les pouvoirs fantoches qui ont ouvert leurs territoires à ces troupes (notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal, la Mauritanie)

3°) Condamnent le plan réactionnaire de la CEDEAO, de l’UA et des impérialistes notamment français pour l’envoi des troupes des pays membres de la CEDEAO et de l’UA au Mali.

4°)Condamnent la politique aventuriste et criminelle du clan mafieux de Blaise Compaoré qui représente un danger pour le prolétariat et les peuples du Mali, du Burkina Faso et l’ensemble de la sous-région ouest africaine. Dénoncent et condamnent la politique de va-t’en-guerre de Boni Yayi, Président en exercice de l’Union Africaine, porte-voix des agresseurs impérialistes français et américains et chaud partisan de l’intervention militaire au Mali.

5°) Condamnent la proclamation de l’indépendance de l’Etat de l’AZAWAD par le MNLA comme la manifestation d’un complot ourdi par l’impérialisme français contre les peuples du Mali afin de les diviser pour mieux les asservir et les exploiter. Appellent les révolutionnaires maliens à veiller à la mise en œuvre d’une juste politique nationale permettant à chaque Malien (quelles que soient sa nationalité, sa race, ses origines) de se sentir à l’aise dans un Mali indépendant et unifié) ; car dans tous les pays africains, la question nationale se pose et nécessite d’être traitée avec beaucoup de circonspection sur des bases correctes.

6) Soutiennent fermement les exigences des forces patriotiques et démocratiques maliennes qui s’opposent à toute intervention étrangère sur leurs sols et demandent que les propres problèmes du Mali soient réglés en toute souveraineté par le peuple malien lui-même sans ingérence étrangère.

7°) Dénoncent et condamnent les crimes perpétrés contre les peuples du Nord-Mali par le groupe terroriste AQMI, le MNLA et les groupes djihadistes Ansar Dine, MUJAO. Soutiennent la résistance courageuse des peuples notamment les jeunes contre l’oppression et les politiques moyenâgeuses de ces groupes réactionnaires et obscurantistes.

8°) Réaffirment leur opposition au terrorisme et au putschisme qui ne sont pas les voies indiquées pour la révolution et l’instauration du socialisme.

9°) S’engagent sur la base de l’internationalisme prolétarien à

Travailler pour mobiliser et organiser le prolétariat et les peuples de leurs pays respectifs ( Bénin, Burkina-Faso) pour lutter contre l’intervention des troupes étrangères au Mali, pour exiger le départ de l’Afrique de l’ouest des troupes d’agression des grandes puissances(USA-France-UE)

Soutenir de manières multiformes le prolétariat et les peuples du Mali dans la situation difficile qu’ils connaissent.

10°) Lancent un appel au prolétariat, aux peuples, aux forces démocratiques et révolutionnaires des pays impérialistes pour qu’ils s’opposent à l’intervention militaire de pays impérialistes au Mali, pour qu’ils se solidarisent avec la lutte du prolétariat et des peuples du Mali et de l’ensemble de la sous-région Ouest-africaine.

Fait à Cotonou le 10 Décembre 2012.
Parti Communiste du Bénin (PCB)
Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque (PCRV, Burkina Faso)

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