Activité de collage des plastiques à Cotonou : une mine d’or au prix des cancers

Au Bénin, notamment dans la ville de Cotonou, l’activité du collage des plastiques, dont les ghanéens ambulants étaient les seuls à connaitre le secret, se modernise de plus en plus et attire plus de jeunes car elle peut désormais nourrir son homme. Cependant, elle n’est pas sans impact négatif sur leur santé.

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Assis dans un coin sous un hangar qui lui sert d’atelier  de travail  – situé au quartier Sainte Rita non loin des collecteurs d’eau –  ‘’Fofo’’, un homme,  la quarantaine environ, d’origine Adja (dans le Couffo), suit constamment les faits et gestes de ses six apprentis dont l’un est son enfant.  Le soleil ardent de l’après midi de ce samedi  26 Janvier,  n’a rien enlevé aux  va-et-vient habituels des motos et véhicules qui envahissent quotidiennement  ‘’ cette clinique’’ des plastiques  où ‘’Fofo’’ demeure le seul ‘’chirurgien en chef’’. Comme au quotidien, la moisson est bien prometteuse. Trois véhicules d’occasion haut de gamme, cinq motos ‘’ Djè nanan’’ et quelques chaises en plastique. C’est la liste  des  ‘’malades’’ du jour à opérer.  Les maux varient d’un véhicule à un autre et d’une moto à une autre. Pour les véhicules, le travail se résume au collage des pare-chocs brisés par des accrochages visiblement très violents. Quant aux motos, la liste des dégâts à réparer est très diversifiée. Et pour y parvenir, un dispositif fort simple mais sans doute bien efficace est mis en place. Ici, le matériel est composé d’un foyer chauffant  à base de noix de palme séchés et chauffés par l’énergie électrique dans lequel est permanemment introduit des couteaux et d’autres fers façonnés selon les besoins. «Amenez-moi une lame chauffée», ordonne l’un des apprentis, le plus ancien évidemment. A l’aide de la lame suffisamment chauffée, il recolle la partie dessoudée du pare-choc au véhicule qui lui est confié. «Ce n’est pas trop visible. A la fin de ce travail, j’amène le véhicule au garage pour la peinture et c’est réglé», se réjouit le propriétaire visiblement satisfait. Mais  il faut débourser.

A en croire Fofo, le propriétaire des lieux, la grille tarifaire varie d’une panne à une autre et est comprise, pour la plupart, entre 100 fcfa à 5.000 fcfa.  Quant au chiffre d’affaire quotidien, il peut monter au dessus de 10.000 fcfa mais jamais nul. Ainsi, ‘’Fofo’’ et les siens  réalisent environ 100.000 fcfa le mois, l’équivalence du salaire d’un fonctionnaire moyen. En effet, si cette activité se montre de plus en plus, fructueuse avec un nombre grandissant de ‘’chirurgiens de plastiques’’ qui s’efforcent au quotidien à donner une nouvelle vie aux carrosseries de la nouvelle génération des motos appelée communément «djè nanan» au Bénin, elle n’est pas sans inconvénients sur la santé des artisans qui l’exercent… A suivre!

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