L’excision est une atteinte aux droits de la femme

Le 06 février est la journée internationale de la tolérance zéro à la mutilation génitale et l’excision. Dans ce cadre la mission diplomatique américaine, en collaboration avec l’Usaid et la section internationale du département d’Etat chargé des affaires féminines a organisé ce même jour une conférence-débat au centre culturel américain.

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Le thème de cette conférence était : «les impacts de la mutilation génitale sur la santé de la femme. La Directrice de «Right to play», ex-victime de ce phénomène sociale déshumanisant a témoigné.

La mutilation génitale féminine démeure un véritable problème social et sanitaire. Elle est partie intégrante de la culture de certains peuples. Les statistiques donnent bien du tournis. 3.000.000 de fillettes et de femmes subissent cette pratique en Afrique chaque année. Au plan social, elle constitue un handicap à l’émancipation de la femme et au développement en général. Elle provoque des traumatismes physiques chez la femme.

La mutilation génitale est, selon le Docteur Sosthène Adisso, définie comme toute intervention  qui aboutit à une ablation partielle des organes génitaux. Chez la femme, c’est la coupure du clitoris.  Le Bénin fait partie des pays qui pratiquent la mutilation génitale, notamment dans le Borgou-Alibori, l’Atacora et la Donga, puis dans le Zou-nord. 9,3% de mutilations génitales sont effectuées en zone urbaine et 15,4% en zone rurale.

Les complications liées à cette pratique sont : l’hémorragie, le choc, l’injection, la rétention d’urine, la transmission du vih. La femme peut aussi avoir des difficultés à l’accouchement. Une femme excisée à des dyspareunies. Il s’agit des douleurs pendant les relations sexuelles. Elle a aussi des douleurs lors des menstrues. Ces douleurs sont source de peur à l’approche des menstrues et quand son mari la sollicite pour les relations sexuelles. Toutes choses qui mettent son foyer en danger. L’excision ou la mutilation génitale laissent comme séquelles les kystes dermoïdes, les neurinomes, les cicatrices au niveau de l’orifice vaginale, l’accouchement prolongé et obstrué et les fistules obstétricales. Selon le docteur Adisso, la progéniture d’une femme excisée éprouve des difficultés intellectuelles. La dysménorrhée est également une séquelle très fréquente chez une victime des mutilations génitales. Les causes de l’excision sont multiples. Selon une victime de l’excision  présente à la conférence, c’est la pauvreté, l’analphabétisme, la pression sociale, l’absence d’éducation sexuelle dans les communautés, l’ignorance et la volonté des hommes de contrôler la sexualité des femmes. Une exciseuse, avec la vente de boissons gagne 40.000 francs, mais avec l’excision comme activité, elle peut gagner 400.000 francs le mois. L’excision se fait habituellement au moment de l’harmattan, car les complices se disent que les plaies se cicatrisent vite pendant cette période.

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Vu ces méfaits, le coup de main et le coup de gueule de chacun quelle que soit la position, sont demandés pour lutter contre ce fléau. Le Bénin dispose déjà d’une loi qui condamne l’excision, la loi N°2003-03, portant répression de la pratique des mutilations génitales féminines en République du Bénin.

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