Fraudes dans le concours au profit du Mef : Alcrer invite l’Anlc à se saisir du dossier

(N° / Réf.008/ IAHHEL/O.ALC / 13) Depuis janvier 2013, le Bénin n’en finit pas de vivre le profond malaise lié à la substitution de noms, dont a été victime la candidate Idjiouola A. Lydie admise au concours de recrutement organisé le 28 décembre 2012 par le ministère de la Fonction Publique.

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 Une affaire qui avait mis au grand jour les conditions scabreuses et malsaines qui caractérisent l’entrée de certains Agents Permanents de l’Etat, fonctionnaires, dans l’administration publique.

Fin Janvier 2013, l’Observatoire de la Lutte contre la Corruption (OLC) a dénoncé avec véhémence cette pratique devenue courante et qui consiste à « garantir » à certains groupes ethniques et politiques de notre pays, des « places » dans l’administration publique ou à leur octroyer des mesures préférentielles d’admission aux concours d’entrée aux fonctions d’Etat et à l’obtention de bourses d’étude à l’interne comme à l’étranger.

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Malgré les dénonciations sur l’iniquité dont de telles pratiques sont porteuses et les frustrations qu’elles engendrent sur la paix sociale et la cohésion nationale, le Gouvernement n’a pas cru devoir faire le ménage afin que l’honneur de la République soit sauf.

Face à cette évidence de malversations et de tripatouillages, l’ONG ALCRER invite l’Autorité nationale de lutte contre la corruption à se saisir de ce dossier que les Béninois ont du mal à digérer. L’Autorité nationale de lutte contre la corruption a, en effet, pour mission d’«exploiter les informations sur les doléances ou plaintes relatives aux faits relevant de la corruption et infractions connexes dont elle est saisie et les dénoncer au Procureur de la République compétent» (article 5 alinéa 1er de la loi N° 2011•20 du 12 Octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin).

Cette affaire de fraude dans un concours d’entrée à la Fonction Publique ne saurait rester impunie dans un pays qui se respecte et dont le gouvernement a élevé la lutte contre la corruption au rang de priorité nationale.

L’Autorité nationale de lutte contre la corruption doit tout faire pour que l’injustice soit corrigée et que les auteurs soient poursuivis et effectivement punis. Les Béninois ont besoin de se rassurer que l’Autorité n’est pas un machin et qu’elle a suffisamment de force, d’indépendance et d’audace pour instruire efficacement des dossiers de grande corruption, mettant en cause des personnalités publiques.

Le sujet sur lequel porte la fraude est assez sensible : l’Administration publique ne saurait être un repaire de fonctionnaires parvenus et médiocres qui, parce qu’ils sont recrutés sur la base de l’iniquité et de la tricherie, deviennent fatalement des brebis galeuses mettant en péril non seulement l’intégrité des caisses publiques mais aussi la performance de l’Administration publique.

L’ONG ALRER veut profiter de cette occasion, pour appeler le gouvernement à lancer un audit général et approfondi dans l’organisation des concours de recrutement dans la Fonction Publique. Cet audit doit faire la lumière sur les conditions d’organisation des concours, les structures impliquées, les règles et conditions de proposition et de correction des épreuves, le circuit de proclamation des résultats, la gestion des frais de dossier de candidature, etc.

Cet audit doit déboucher sur la prise diligente et la mise en œuvre rigoureuse de mesures pour corriger les iniquités et les dysfonctionnements actuels et faire régner une transparence totale dans les recrutements. C’est à ce prix que nos administrations pourront faire efficacement face aux impératifs de croissance économique et de lutte contre la pauvreté au Bénin.

Fait à Cotonou, le 03 Juin 2013
Le Président de l’ONG ALCRER,
Martin ASSOGBA

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