Boycott du championnat national de football ligue 1 : une comédie qui met à mal la carrière des joueurs

Alors que la ligue 1 a repris ce week-end après deux semaines de repos, quatre clubs ont choisi de ne pas jouer tant que la fédération et la ligue ne leur octroient les subventions promises. Et face à la menace de relégation qui plane, c’est la carrière des joueurs qui est en jeu

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Et nous y revoilà. Après la page sombre qu’a connue le football national, après l’élection de tous les remous à la fédération, nous revoici plongés dans une situation inconfortable. Quatre clubs ont boudé la 14è journée de la ligue. Asos, Jap, Dragons et Adjobi n’ont pas fait le déplacement pour le compte de la 14ème journée. Ils réclament les subventions de l’Etat ou de la ligue qui tardent à venir. Dans ces conditions, on se retrouve à disputer le reste du championnat avec dix clubs. Les quatre clubs, sauf autres conciliabules et compromissions,  seront relégués en régional. Et comme Tanéka et Eternel (deux clubs qui ont évolué  en deuxième division la saison dernière) qui sont descendus en régional pour n’avoir pas disputé la dernière journée de championnat la saison écoulée faute de moyens, ces clubs devront évoluer dans l’anonymat. Mais la situation vient soulever des préoccupations majeures. D’abord qui sont derrière ces quatre clubs?

Coïncidence ou heureux hasard?

Asos (le 1er club non relégable), Adjobi (le 1er relégable), Jap (dernier du championnat) et les Dragons (9è) ont chacune  à sa tête des Présidents qui étaient sur la liste qui a perdu les élections face à l’actuelle équipe. On est donc tenté de dire que c’est une manœuvre de déstabilisation. Mieux, de Chacus et Oussou Saka ont, selon nos informations, bien les moyens d’aider la Fbf en continuant le championnat. Outre les Dragons, Asos, Jap et Adjobi sont en de mauvaises postures et veulent certainement créer cette situation pour éviter la descente en D2. Les Dragons sont  quand même dirigés par quelqu’un dont-on dit être un richissime homme d’affaires et qui a les moyens même d’aider la Fbf si tant est que son souci est le développement du football. A qui la faute?

La rançon des promesses non tenues

On est tenté de dire que la faute incombe au président de la Fédération béninoise de football (Fbf) et à son comité exécutif. A juste titre. Ils ont clamé partout où ils ont senti le besoin de le faire, avant et au lendemain de leur élection, qu’ils vont organiser un championnat professionnel, qu’ils ont déjà de sponsors et que les clubs auront des subventions. Mais voilà on a un championnat qui est loin d’être professionnel, les subventions se font attendre de même que les sponsors. On a déjà dit par ici que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient. Les élections sont terminées et on est retombé dans la triste réalité des faits. Les clubs au Bénin sont régis par la loi 1901. Ils sont donc des associations et doivent pouvoir  chercher  et trouver des moyens de se faire des ressources afin de financer leurs activités. On a passé le temps à subventionner les clubs au point où ils n’ont pas pensé à leur autonomie financière. Donc, on peut condamner le Fédération d’avoir vendu du rêve aux clubs et de vouloir retirer aussi brusquement le biberon mais les clubs doivent aussi revoir leur mode de fonctionnement. Boycotter le championnat à cause des subventions est indigne d’eux.

La carrière des joueurs

Les grands perdants de ce boycott restent, comme dans toutes les crises dans ce football,  les joueurs. Il est vrai qu’ils sont sans salaire dans ces quatre clubs et d’autres aussi. Mais, si ces quatre clubs sont relégués en régional, leur situation va s’aggraver. Qui acceptera investir dans un club qui évolue en régional, dans un anonymat complet? Il faut être fou pour le faire. Pour les joueurs, c’est une véritable descente aux enfers. Parmi ces joueurs, il y en a qui sont souvent appelés en équipe nationale locale ou en équipe nationale première ou dans les équipes de catégories. C’est donc, non seulement un gâchis pour les joueurs dont les carrières sont ainsi mises en veilleuse mais aussi pour les équipes nationales. Le boycott du championnat fait plus du mal aux joueurs et au pays qu’au comité exécutif de la Fédération. Que faire?

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La loi sur le financement du sport   

On a beau appeler l’Etat à la rescousse, cette formule est improductive. Au Gabon, l’Etat a mis pompeusement de fonds dans le championnat. Mais, cela n’a  duré qu’une saison et on a dû arrêter le championnat au milieu de cette saison faute de moyens (le championnat a repris au Gabon). Les subventions de la Fédération ou de la ligue ne peuvent pas résoudre le problème financier des clubs. L’Etat béninois doit ressortir la loi sur le financement du sport qui végète depuis dans les tiroirs de l’Assemblée nationale pour son vote. Boni Yayi affirme urbi et orbi qu’il aime la  jeunesse doit intervenir  pour que les députés votent  enfin cette loi. Cela y va de la survie du football béninois.

Résultats de la 14è journée de la ligue 1

Samedi 5

Asos # A.O Forfait Asos

Uss Kraké # Aspac 1-1

As Police # Ayéma Fc 2-0

Dimanche 6

Adjobi Fc # Energie Fc Forfait de Adjobi Fc

Panthères # Jap, Forfait de Jap

Dragons # Tonnerre Fofait de Dragons

Mogas 90 # Buffles 0-1

Classement général

1er Aspac 27 points (+6)

2è As Police 24 (+8)

3è Tonnere 23 (+5)

4è Panthères 21 (+5)

5è Uss Kraké 21 (+2)

6è Ayéma Fc 21 (-1)

7è Buffles 20 (-1)

8è Avrankou 18 (+3)

9è Dragons 18 (+2)

10è Energie Fc 16 (+1)

11è Mogas 90 16 (-4)

12è Asos 11 (-2)

13è Jap 9 (-13)

14è Adjobi Fc 7 (-11)

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