Traitement du coton au Togo : les égreneurs lancent un appel patriotique à Yayi

La mise en application de la décision d’égrenage du coton béninois à l’étranger est de plus en plus décrié comme un danger pourl’économie béninoise. A la rencontre tenue mardi 10 mars avec le chef de l’Etat à Parakou dans la salle de l’Alphabétisation, les égreneurs béninois avec en tête leur représentant Eustache Kotingan,  ont fait six bonnes propositions salvatrices au gouvernement à qui, ils ont notifié que les usines béninoises ont largement la capacité d’égrener tout le coton produit au Bénin.

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Soucieux du développement économique du Bénin et dans l’optique d’éviter une nouvelle crise sociale au pays, les égreneurs béninois ont réfléchi et trouvé des propositions pour éviter la mise en application de la scandaleuse décision d’égrenage du coton béninois à l’étranger.  A la rencontre qu’ils ont eue mardi avec le chef de l’Etat et des membres de son gouvernement  dans la salle de l’Alphabétisation à Parakou, les égreneurs ont unanimement dit « non » à cette mesure. Alors  qu’il était venu à leur rencontre pour trouver les voies et moyens pouvant permettre d’aller égrener « 40 à 50 milles tonnes du coton béninois » dans les pays voisins, le gouvernement s’est heurté à un refus des égreneurs béninois qui ont expliqué qu’ils ont « largement la capacité d’égrener au Bénin, tout le coton produit au Bénin ».  Expliquant pourquoi il n’est pas nécessaire de faire recours à l’étranger pour égrener le coton produit au Bénin, ils ont fait savoir que réunies, toutes les usines béninoises engagées dans la présente campagne cotonnière offrent une capacité d’égrenage de 612 mille tonnes de l’Or blanc alors qu’au maxi, le Bénin produit seulement 370 milles tonnes. 

Egrenage du coton béninois au Togo : les arguments du gouvernement

Les propositions salvatrices

Pour éviter que le coton béninois n’aille à l’étranger, Eustache Kotingan et ses confrères égreneurs ont fait six bonnes propositions au gouvernement de Boni Yayi. D’abord, l’Etat qui à ce jour doit au moins 20 milliards Fcfa à l’ensemble des acteurs de la filière coton (producteurs, transporteurs, égreneurs….), doit procéder au remboursement de sa dette. Ensuite procéder à la « mise à disposition diligente des usines de la SODECO par la SONAPRA, des différentes pièces de rechange nécessaires  pour atteindre leur rythme d’égrenage habituel  soit  1 800 tonnes jour ». Ces  1 800 tonnes ajoutées à celles des autres usines privées, explique-t-il,  amèneraient la production journalière à au moins 4 000 tonnes au lieu des 3 000 tonnes par jour observées actuellement. Après cela,  il faudra que la Sonapra « mette  à la disposition desdites usines des bâches pour le stockage du coton graine   dans des conditions permettant d’éviter toute mouille du coton graine ». Sur ce, il est précisé que  « deux milliards FCFA de bâches avaient été acquis la campagne dernière par la Sonapra ». Aussi est-il proposé l’«évacuation diligente des balles de fibre des usines afin d’éviter leur engorgement ». A cet effet, compte tenu des problèmes de stockage au Port de Cotonou, il est conseillé  « d’utiliser le centre de stockage d’Allada ayant une capacité de stockage de 30 000 tonnes ». De même selon les égreneurs le gouvernement doit « accélérer la réfection des pistes  rurales par le Génie Militaire » étant donné que cette réfection devrait avoir été faite depuis le moins de novembre. Enfin  il est recommandé la « Correction et l’harmonisation des tarifs de transport coton graine par la Sonapra  en tenant compte de l’état des pistes et des distances effectives effectuées par les camions ».

Au secours du Bénin et des Béninois

S’ils  se sont donné le mal de faire ces propositions, disent les égreneurs béninois, c’est pour « sauver les emplois des Béninois, contribuer au développement des communes du Bénin et à la croissance économique du pays ». En effet au-delà du coton, il y a les sous-produits issus de l’égrenage de l’or blanc qui vont échapper aux entreprises béninoises, notamment aux triturateurs que sont Shb et l’entreprise Fludor-Bénin.  Les sous-produits dont il s’agit, c’est essentiellement la graine de coton qui sert à la production de l’huile. Et à voir la quantité de coton graine que le gouvernement béninois veut envoyer à l’étranger, c’est « 25 mille tonnes de graine de coton » qui échapperont aux triturateurs  béninois.Et il n’y a pas que  les triturateurs : la Sonapra   qui a déjà conclu des contrats avec la Shb (70.000 tonnes), Fludor (60.000 tonnes).  Autant de détails qui montrent l’importance de  tout ce que le Bénin perd si le gouvernement ne renonce pas  à la décision d’égrener le coton béninois à l’extérieur.

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