Grippe aviaire : La Fao assiste le Bénin pour contrer la pathologie

Face à la grippe aviaire qui menace à nouveau la sous- région et même des pays limitrophes, le Bénin n’entend pas rester les bras croisés. Grâce au soutien de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), il a lancé un projet d’un an dont les actions visent à renforcer les capacités des services vétérinaires publics et privés et du personnel de laboratoire de diagnostic vétérinaire.

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L’ambition est noble : préparer le pays à prévenir et contrôler cette pathologie dès son apparition. Ce mardi 03 novembre au marché de Kobo Kobo à Parakou. Devant la cache à volaille de Lawali Karakara, l’ambiance est inhabituelle. A la place des acheteurs et des badauds, une quinzaine de personnels de laboratoire vêtus de blouse, l’air studieux, procèdent sous un soleil aux rayons déjà menaçants, à des prélèvements. Un à un, le vendeur sort de sa cage grillagée diverses espèces : poulet, pigeon, dindon et pintade. Des prélèvements de salive sont ainsi faits sur dix oiseaux et conservés soigneusement dans de petits tubes qui seront ramenés au Laboratoire de diagnostic et de sérosurveillance (Ladisero) dirigé par Gilbert Luc Akplogan. Dix autrement prélèvements seront aussi faits sur des oiseaux de la cage de Ousmane Sabir dans le même marché. Ceci est la phase pratique d’un atelier de renforcement de capacités de prévention contre la grippe aviaire au profit du personnel des laboratoires du Bénin. Les participants venus de Parakou et de Bohicon vont en quatre jours s’habituer à une nouvelle technique appelée Pcr-Rt(Real time), une forme évoluée du Pcr classique qui permet de détecter en deux heures l’influenza aviaire hautement pathogène à virus H5n1 qui est à la base de la grippe aviaire. Ce nouveau plateau technique acquis par l’Etat béninois pour la Ladisero est une grande avancée scientifique dans la sous- région. « Avec nos équipements, cela nous permet de raccourcir la procédure de diagnostic du H5n1 de 6h à 2h. Avant, on était obligé d’envoyer nos prélèvements l’extérieur pour être analysés et cela nous prenait plus de temps et ne nous permet pas d’être efficace », se réjouit  Dr Akplogan. Un tel plateau technique suscite l’envie chez les techniciens des autres villes. C’est pourquoi Germain Atchadé, lui aussi docteur vétérinaire, venu de Bohicon et participant à cet atelier lance un appel au gouvernement afin que le laboratoire de Bohicon bénéficie aussi d’un tel plateau technique. D’autres exercices de prélèvement ont été faits dans la ferme de volaille Komiguéa de Mr Traoré Ismaél à Parakou. Les participants ont fait plusieurs exercices en laboratoire sous la direction du Dr Akplogan mais aussi de Mme Angélique Angot, biologiste,  dépêchée par la Fao depuis Rome pour cette formation. Parlant de son implication dans l’encadrement de cet atelier, elle le triomphe modeste : « Mon rôle n’est pas de les former, il consiste à revoir avec eux les techniques de diagnostic du Pcr-Rt au laboratoire afin d’être prêt pour affronter la menace de grippe aviaire ». Il y a quelques mois en effet, le Nigéria, le Burkina et le Niger ont connu des cas de grippe aviaire. « La grippe met la pression sur le Bénin », a déclaré  Dr Akplogan. C’est pourquoi le gouvernement du Bénin a initié, avec l’assistance de la Fao, un projet d’un an qui a contribué à l’actualisation du plan d’intervention d’urgence contre l’influenza aviaire(Ia). A l’ouverture de cet atelier de formation, Maurice Yacoub Ahounou, représentant le représentant de la Fao Tiémoko Yo, a exprimé toute la volonté de l’institution par le projet Tcp/Ben/3501Baby02 qui est « Appui aux services vétérinaires de la république du Bénin pour la prévention et le contrôle de l’influenza aviaire hautement pathogène à virus H5n1 ».  « La volonté de la Fao est de demeurer aux côtés du gouvernement du Bénin et de ses partenaires pour l’atteinte de notre objectif commun qui est la satisfaction des droits des peuples à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté », a-t-il conclu.

Cotonou : pour un bilan de la lutte

Après Parakou, retour à Cotonou pour continuer les renforcements de capacité. Sont invités au Palais des congrès de Cotonou des agents des services vétérinaires publics et privés du Bénin. Cette formation beaucoup moins pratique que celle de Parakou entre dans le cadre des activités du Plan d’intervention d’urgence contre la grippe aviaire conçu par le gouvernement du Bénin pour prévenir et lutter contre cette épidémie qui a refait surface dans la sous région depuis Janvier 2015. « Le présent atelier vise à renforcer les capacités de l’ensemble des acteurs provenant de diverses institutions ; aussi bien du secteur public que privé mais dont l’implication collective s’avère indispensable pour une mise en œuvre cohérente et adéquate du plan d’intervention d’urgence pour la prévention et la lutte contre le virus H5n1 », rappelle Dr Tiémoko Yo, représentant de la Fao au Bénin. Plus précisément, ajoute-t-il, il vise à  améliorer leurs connaissances de la maladie et de voir ensemble les modalités pratiques de la mise en application des différentes étapes du plan d’intervention d’urgence. Pour cet atelier, c’est Charles Babey qui assure la facilitation et sera épaulé par Angélique Angot, toux deux experts de la Fao. Cet engagement de la Fao a été salué par Abdoulaye Toko, secrétaire général du ministère de l’agriculture représentant le ministre empêché. Le secteur de l’élevage est l’un des plus vitaux de l’économie nationale car il contribue à près de 32,5% du Pnb. C’est donc pourquoi les efforts consentis pour empêcher l’arrivée au Bénin de la grippe ne sont pas à négliger. Et d’ailleurs, Tiémoko Yo a ouvert la brèche des perspectives en parlant de l’après atelier car la veille épidémiologique doit être permanente

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