Sortie de la liste noire de l’UE : L’ANAC sauve le transport aérien au Bénin

Classé depuis 2009 sur la liste noire de l’Union européenne, le Bénin en est sorti le 15 mai 2017 après huit ans de traversée du désert pour ses compagnies et surtout pour l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac). Celle-ci a dû batailler dur pour relever ce grand défi, grâce au dynamisme de son Dg Prudencio Béhanzin et de l’appui du Ministre des infrastructures et des transports Hervé Hêhomey.

Fini le temps du tourment et de l’incertitude pour les acteurs de l’aviation civile béninoise. Depuis le 15 mai dernier, le Bénin est sorti officiellement de la « liste noire des compagnies aériennes interdites de vol dans l’espace aérien Européen ».

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Cette bonne nouvelle a été accueillie dans la liesse à l’Anac où on a le plus souffert de cette décision. On se rappelle que tout est parti d’un audit effectué en 2007 au Bénin par l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci), un audit de routine dont les résultats ont été catastrophiques. En effet,  plus de « 80% de non-conformités du système de supervision de la sécurité aérienne du bénin, par rapport aux normes et pratiques minimales recommandées de l’OACI ont été constatés ».

Pour rappel, un audit de supervision de la sécurité est une évaluation du système mis en place par un Etat, afin de garantir la mise en place et le fonctionnement efficace de huit (08) éléments dits « cruciaux » que sont : la législation aéronautique de base (Elément Crucial 1) ; les règlements aéronautiques (Elément Crucial 2)  ; l’organisation de l’autorité nationale d’aviation civile (Elément Crucial 3) ; la qualification et la formation du personnel technique (Elément Crucial 4) ; les indications, guides et procédures techniques à l’endroit du personnel technique (Elément Crucial 5) ; la certification (délivrance de licences, de brevets, de certificats et approbations) (Elément Crucial 6) ; la surveillance continue des certificats délivrés (Elément Crucial 7) ; la résolution des problèmes de sécurité (Elément Crucial 8). Comme mentionné plus haut, le Bénin a failli dans tous ces huit (08) éléments cruciaux, affichant un score de plus de 80% de non-conformité. Outre ce résultat faible, des constats répétitifs relatifs à la sécurité aérienne d’une compagnie aérienne de droit béninois ont été faits en 2009 sur le sol d’un Etat membre de l’Union Européenne. La nature de ces constats associée à celle des résultats faibles de l’audit de l’OACI, ont aisément conduit le Bénin sur la liste noire en mars 2009.

« On a travaillé comme des fous… »

La sortie de la liste noire de l’Union européenne n’a été possible que grâce à l’engagement et à l’opiniâtreté personnels du Dg Behanzin. Nommé le 15 juin 2016, il s’est fixé comme objectif de sortir le Bénin de la liste noire. Onze mois jour pour jour après, son objectif est atteint. Le Dg en parle avec beaucoup de fierté :

« On a repris les règlements, on a travaillé pour relever le niveau du personnel, on a fait de la diplomatie. On a travaillé comme des fous… ». Il ajoute n’avoir rien négligé : « des agents ont été envoyés pour des stages professionnels au Togo, au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Rwanda. On rendait compte de la situation au fur et à mesure à l’Union Européenne ».

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Ce travail opiniâtre a permis au Bénin d’être éligible en Novembre 2016 par l’Organisation européenne de l’aviation (Easa). Cette organisation a envoyé ici au Bénin en Février 2017 une délégation pour auditer à nouveau le système pendant une semaine. C’est après ça que le dossier a été accepté et le Bénin est passé à une audition. Le 26 avril, une délégation de quatre personnes conduite par le Dg et assistée par l’ambassadeur du Bénin à Bruxelles, a planché devant une assemblée des experts de tous les pays membres de l’Ue. C’est après cela que la décision a été prise. « Je dois avouer que j’ai eu un partenaire de taille dans ce dossier, c’est le gouvernement et en particulier mon ministre de tutelle Hervé Hêhomey », précise le Dg Behanzin. Cette sortie de la liste noire offre de nombreux avantages à notre pays, elle rassure les promoteurs de compagnies aériennes. Notamment le satisfecit ainsi donné par l’UE au système de supervision de la sécurité aérienne du Bénin, redonne de l’assurance à toute la communauté aéronautique européenne en ce qui concerne les opérateurs aériens certifiés au Bénin, permettant aux nombreux projets touristiques au Bénin de compter dorénavant sur un levier de développement sûr, qu’est le transport aérien

3 réponses

  1. Avatar de Je crois
    Je crois

    Félicitations

  2. Avatar de Tembi
    Tembi

    Bonne nouvelle certes, mais ma question est de savoir si nous aurons désormais des tarifs compétitifs en direction du Benin ou si d’autres compagnies aériennes comme KLM, Lufthansa, BA, Air Italia et bien d’autres feront des escales sur Cotonou pour ne pas toujours être à la merci de Air France et de Brussels Air.
    Je pence qu’il est grand temps de créer une compagnie Ouest Africaine digne de nom…. la CEDEAO devrait y penser avec un capital mixte public-privé.

    1. Avatar de gombo
      gombo

      KLMet Air Kenya sont dans le groupe Air France… doc ces 2 la ne changeront pas grand choses aux tarifs a mon avis….
      Peut etre les compgnies arabes qui sont a la recherche de parts de marche ( emirates, quatar…)

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