4 juillet 2017. Le directeur de cabinet représentant le ministre des infrastructures et des transports, et les secrétaires généraux des 5 syndicats, ont signé un protocole d’accord dont l’une des clauses porte sur la suspension du mouvement de grève. A la lecture du contenu de ce protocole d’accord, on s’aperçoit que le gouvernement avait placé la charrue avant les bœufs.Sans consulter les travailleurs, le gouvernement décide de procéder au lancement d’un appel public à candidature pour le recrutement d’un mandataire pour la gestion du Port de Cotonou.
Cette décision sonne comme un acte de provocation aux oreilles du collectif des syndicats la plate-forme portuaire, qui n’avait pas encore fini de digérer le retour en activité sur la place portuaire du programme de vérification des importations Pvi. Ce collectif constitué de 5 syndicats dont : Syntrapac, Synatramap, Syntra-Ttp, Satram-Cobenam et Syntra- Cncb, oppose une fin de non recevoir à cette décision et engage des mouvements de grève. Au début, la réaction du ministre des infrastructures et des transports a été un passage en force de la décision, avec des intimidations à l’instar du limogeage du directeur de l’informatique du Port Autonome de Cotonou, à qui il a été reproché une absence non justifiée au poste.
Mais ces actes du ministre vont envenimer la situation avec pour conséquence un durcissement de ton du collectif des syndicats de la plate-forme portuaire. Depuis le 9 juin 2017 où le collectif des syndicats a notifié le début du mouvement de grève avec tacite reconduction, ce n’est que le 4 juillet 2017 que le directeur de cabinet du ministre des infrastructures et des transports a signé avec les secrétaires généraux des 5 syndicats, au nom de son ministre, un protocole d’accord de suspension de la grève, soit 4 semaines de paralysie de l’activité portuaire. Ce qui intrigue dans ce dossier, c’est la démarche du gouvernement qui a choisi de faire les choses à l’envers. Sinon, comment comprendre que les travailleurs, concernés au tout premier plan par cette initiative, n’aient pas été consultés d’entrée ?
Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas jugé utile d’étudier ce projet avec les acteurs sociaux, plutôt que de vouloir les placer devant un fait accompli ? Quel sort le gouvernement pensait-il réserver aux travailleurs en prenant unilatéralement une telle décision ? Bien de questions légitimes à propos cette démarche d’un gouvernement qui agi par empressement ou par improvisation.
Tout ceci est quand même regrettable pour ce régime qui a institué la charte pour le dialogue social. Et pour la suspension de la grève qui accorde la place au dialogue, il est difficile de dire quelle en sera l’issu. L’un des camps devra en effet lâcher du leste et faire des concessions… ce qui n’est pas évident vu les positions actuelles.
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