Pour ceux qui en doutaient encore, c’est réellement le clap de fin. Après de nombreuses mésententes, des polémiques, les ivoiriens ont eu ce jour la preuve de la fin d’une ère, mais surtout le début d’une guerre sournoise aux conséquences imprévisibles. Alassane Ouattara et Guillaume Soro ont toujours été liés. Et ce lien s’est renforcé lors de la crise de 2011 qui a vu M. Ouattara et ses partisans affronter (politiquement, mais aussi militairement) le camp de Laurent Gbagbo. A cette époque, Guillaume Soro pourtant ministre de Gbagbo allait changer la donne en s’alliant aux adversaires de celui-ci.
Une alliance qui a permis à l’actuel homme fort de la Côte d’Ivoire d’étendre son influence, mais aussi de gagner le soutien des rebelles tenus en respect par Guillaume Soro. Avec l’appui de la France, les dés étaient pipés pour l’ex-président, Laurent Gbagbo. Logiquement, après la défaite de celui-ci, les deux hommes ont largement eu le temps de se remercier mutuellement tout en célébrant leur amitié renouvelée. Tel un enfant prodigue, Guillaume Soro a eu droit à tous les honneurs… Ministre, puis président de l’Assemblée nationale (PAN) à deux reprises, il avait su se rendre important.
Les ambitions de l’un ne vont pas dans le sens de l’autre
Mais Guillaume Soro voit plus loin. L’homme a envie de prendre la tête du pays un jour. Une ambition qui ne semble pas trouver l’assentiment de M. Ouattara qui a un tout autre plan. Les premières divergences apparaissent. Certains accusent le PAN de tirer les ficelles dans des sordides affaires de mutinerie. Des accusations jamais prouvées et toujours rejetées par le camp Soro. Un de ses proches est épinglé dans une affaire de cache d’armes, mais Soro reste imperturbable.
Quand on leur demande si leurs relations se sont détériorées, les deux amis hier s’en amusent et nient. Mais en privé, ce n’est le même langage qui est tenu. Pis, les proches de Soro se sont mis en l’espace de quelques mois à attaquer leurs désormais rivaux proches de Ouattara. Et depuis ça sentait déjà le roussi.
Tous les observateurs attendaient la preuve ultime de la fin de la lune de miel entre les deux camps. La preuve a fini par tomber ce samedi 9 septembre. Lors du congrès du RDR, parti présidentiel, Guillaume Soro était le grand absent. Une absence confirmée par l’intéressé qui affirme n’avoir pas été associé à l’événement. Désormais les jeux sont clairs, et une nouvelle ère s’ouvre dans ce qu’on peut désormais appeler la guerre entre Ouattara et Soro.
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